Le chef de l'Etat est annoncé au CHU Reims ce mercredi 14 avril. Il doit visiter le service de pédopsychiatrie de l'hôpital pour évoquer cette crise du Covid qui impacte la santé mentale des jeunes notamment.
Visite présidentielle annoncée autour de la santé mentale des jeunes ce mercredi 14 avril au CHU de Reims. Le Président de la République, Emmanuel Macron se rendra ce mercredi 14 avril au CHU de Reims, au sein du service de psychiatrie de l'enfant et l'adolescent en présence d'Olivier Véran, ministre de la Santé et des Solidarités et d'Adrien Taquet, secrétaire d'Etat en charge de l'enfance et des familles, annonce l'Elysée.
Le sujet est préoccupant au plus haut sommet de l'Etat. Car la crise sanitaire qui sévit depuis plus d'un an, touche aussi la santé mentale de la population, celle des jeunes en particulier. Les professionnels de santé le répètent, les familles le savent et le constatent. Chaque nouvelle mesure de confinement décrétée, a une incidence sur la vie sociale et donc sur le psychisme de la population. Si les étudiants ont été accompagnés, les plus jeunes sont aussi source d'inquiétude côté psychologique.
Repli sur soi
Chez les adolescents, les idées noires, troubles du comportement et tentatives de suicide sont en recrudescence. Selon un rapport parlementaire publié en décembre 2020, plus de 50% des jeunes s’inquiètent de leur santé mentale. Depuis trente ans, l’association Phare fait de la prévention contre le mal-être chez les jeunes. En février 2021, elle a interpellé le Premier ministre, Jean Castex, dans une lettre. "Le confinement, les conditions de vie liées au coronavirus les amènent à être hypersensibles et à se replier sur eux-mêmes", soulignait Thérèse Hannier, présidente de l’association.
Au sein du CHU de Reims, le service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent comprend une structure dite "intersectorielle", la maison d'Adolescents, à vocation régionale. Le service accueille également le centre de diagnostic et d'évaluation pour les personnes ayant des troubles envahissants du développement, "structure constitutive du Centre de ressources Autisme, référent en la matière au niveau régional".
VIDÉO - Nos confrères de Brut ont pu filmer une réunion de soignants spécialisés dans la santé mentale des jeunes. Voilà ce qu'ils pensent vraiment de l'évolution psychologique de leurs patients depuis le premier confinement.
L'Elysée précise aussi que le 14 janvier dernier, "le Président de la République s’est entretenu en visioconférence avec des pédopsychiatres qui l’alertaient sur la dégradation de la santé mentale des enfants et des adolescents et de l’observation d’une pression sur les services d’urgences pédiatriques et pédo psychiatriques. Dans un contexte de crise qui exacerbe voire déclenche des troubles psychologiques , on a constaté fin 2020, une hausse moyenne de 40% des recours aux urgences pour ce motif , par rapport aux années précédentes".
"Augmentation des recours aux urgences sur ce motif"
Par ailleurs, toujours selon l'Elysée, 40% des parents ont déclaré avoir observé des signes de détresse de leur enfant lors du premier confinement en raison notamment de la contrainte d’enfermement et de l’absence de relations sociales corrélée à la fermeture des écoles. "A cet égard, les pédopsychiatres ont salué la gestion de crise depuis le 2ème confinement qui a permis de laisser les écoles et les structures de la petite enfance ouvertes. L’entrée au Conseil scientifique d’Angèle Consoli, pédopsychiatre à la Pitié-Salpêtrière, a témoigné également de la volonté du Chef de l’Etat et du Gouvernement de prendre en considération l’impact de la crise sur les enfants".
La santé mentale représente depuis le début du quinquennat une "priorité de santé publique, réaffirmée dans la stratégie nationale de santé à travers la feuille de route de la santé mentale et de la psychiatrie", annoncée le 28 juin 2018 qui porte une attention particulière aux enfants et adolescents.
A l’occasion de ce déplacement, le Président de la République échangera avec des familles, des enfants et adolescents, rencontrera les professionnels du service de pédo-psychiatrie dirigé par le professeur Anne-Catherine Rolland et échangera avec ces derniers sur leur expérience face notamment à l’augmentation des prises en charges ces derniers mois. "Le Chef de l’Etat reviendra également sur les chantiers en cours suite aux engagements pris auprès des pédopsychiatres en janvier dernier, à la fois pour répondre à l’urgence de la situation à laquelle sont confrontés les enfants et ados mais également pour apporter une réponse structurelle et ambitieuse au secteur de la pédopsychiatrie".
Centre d'accueil pour adolescents
De son côté, depuis septembre 2016, la Clinique de Champagne accueille un centre d’accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP) dédié aux adolescents. "Ce projet a pour ambition de compléter l’offre de soins destinée aux adolescents nécessitant un suivi psychothérapeutique (déscolarisation, troubles relationnels par exemple). Dans un délai maximal de 15 jours, l’adolescent est reçu pour un premier entretien par une psychologue ou un psychiatre, en présence de ses parents. A l’issue de cet entretien, une équipe pluridisciplinaire (psychiatre, psychologue, psychomotricienne, infirmiers, éducateurs spécialisés), pilotée par le Docteur Julien Eutrope, se réunit. L’adolescent débute par la suite sa prise en charge au CATTP en fréquentant un « groupe accueil », précise le CHU.
Après trois semaines, à raison d’une séance de groupe accueil par semaine, l’équipe pluridisciplinaire se réunit de nouveau en vue d’élaborer un programme thérapeutique spécifique à l’adolescent en fonction de son profil psychopathologique, de son âge et de ses aspirations. "Un des soignants devient son référent et propose à l’adolescent une ou plusieurs activités thérapeutiques groupales thématiques et ludiques. Ces groupes englobent un panel varié d’activités : cuisine, bricolage, écriture, judo, jeux vidéos, lecture d’image, médiation par le chant, différents groupes de parole..."
En quelques mois d’activité, cette nouvelle forme de prise en charge présente d’ores et déjà des résultats probants auprès des adolescents en ayant bénéficié, se caractérisant notamment par une amélioration notable des relations sociales avec leur entourage familial et scolaire, confirme le CHU.