L'incident s’est déroulé vendredi 24 août dans les nouveaux locaux de la polyclinique de Reims-Bezannes. Alors que le gynécologue-obstétricien pratiquait une césarienne, il incise le crane du bébé, ce qui lui vaudra 6 points de suture et 2 strips.
C’est une histoire inhabituelle. Nous avons choisi de ne citer aucun nom de personne dans notre article (ni celui de la maman, ni ceux des praticiens).
Une femme se présente à la polyclinique de Reims-Bezannes le vendredi 24 août 2018, pour un accouchement programmé. Celui-ci se fera par césarienne, comme pour ses deux autres enfants. Jusque-là, la patiente est plutôt confiante, ayant déjà eu ces expériences.
Une journée pas comme les autres
Le jour J, avant le début de l’opération, on lui fait une rachianesthésie (anesthésie locale), ce qui lui permettra de profiter de la naissance de son enfant (sans être totalement endormie).Ensuite, le gynécologue-obstétricien procède à l’ouverture du bas-ventre de sa patiente. Mais c’est là que les choses se compliquent. L’acte est précis et la peau du ventre de cette marnaise est hyper-tendue. En découpant sa peau (une incision sur une profondeur de moins d’un millimètre), le praticien touche aussi la tête de l’enfant, encore dans le ventre de sa mère.
Même pas une excuse
Dans cette situation, alors que la femme s’attend à une explication (ou être rassurée) par le médecin gynécologue, il lui rétorque que "ce n'est pas grave, c’est dans les cheveux". Encore sous le choc, elle se rassure en se disant que le visage n'a pas été touché.La Direction de la polyclinique indique qu’elle est "désolée de cette situation" et indique que cet événement est un "aléa thérapeutique" extrêmement rare. Elle ajoute que le professionnel de santé "a bien fait son métier", mais qu’effectivement il n’a peut-être pas forcement trouvé "les bons mots" lors de cette situation exceptionnelle. Quoi qu’il arrive, à aucun moment il n’y a eu de mise en danger, ni de la mère, ni de l’enfant. Yves Noël, Directeur Général Opérationnel du Groupe Courlancy indique que "si cette femme engage des poursuites, le dossier sera instruit et qu’il sera attentivement étudié".ce n'est pas grave, c’est dans les cheveux
Mais le malheur de la victime ne s’arrête pas là. Il semble que la première piqûre de rachianesthésie ne fasse plus effet. C’est alors que la patiente ressent de fortes douleurs, dues à l’ouverture dans son ventre. L’anesthésiste lui prodigue alors une nouvelle injection afin de l’endormir totalement cette fois-ci. La patiente reprendra alors ses esprits en salle de réveil.aléa thérapeutique
Les réseaux sociaux s'enflamment
Cette maman a souhaité faire part de sa mésaventure sur les réseaux sociaux dans l'espoir de créer un groupe de personnes dans le même cas. Elle réfléchit aussi à l'éventualité de porter plainte. Cela pourra lui servir dans le cas d’indemnisation, de conséquences médicales sur elle ou son enfant, ou encore d’effets secondaires par la suite.Même si l'enfant ne devrait pas garder de séquelles, il est possible que la cicatrice reste visible, et les cheveux risquent de ne pas pouvoir repousser le long de celle-ci. Mais la quantité de cheveux sera probablement telle, que cette blessure restera invisible.
Info en plus
- L’année dernière, au sein de la polyclinique du groupe Courlancy, il y a eu environ 3.600 accouchements, dont 720 par césarienne (soit 20%).- S'il n'y a pas de faute, on parle alors d'aléa thérapeutique et c'est l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux, des affections iatrogènes et de l'infection nosocomiale (ONIAM) qui est chargé de présenter une offre d'indemnisation à la victime (Source : association d'aide aux victimes de France).