Les professeurs rémois ont profité ce samedi matin des journées portes ouvertes dans les lycées Jean-Jaurès et Clemenceau pour manifester leur mécontentement contre la réforme portée par le ministre Jean-Michel Blanquer.
Des réformes du lycée "massives", "brutales", "mensongères". Ces mots, écrits sur les tracts à destination des parents d'élèves, ne font pas dans la demi-mesure. Ils illustrent la forte opposition des enseignants aux réformes du lycée (bacs, programmes, conditions d'enseignement) portées par le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer.
Les professeurs, réunis en collectif régional depuis janvier, se sont mobilisés ce samedi matin à l'occasion des journées portes ouvertes devant les lycées publics Jean-Jaurès et Clemenceau de Reims. Objectif : informer les parents sur ces réformes qu'ils estiment précipitées, floues et dangereuses pour l'orientation des élèves.
Les professeurs regrettent que les informations soient "distillées au compte-goutte" avec une "complète désinformation" pour limiter les contestations."Une réforme comme ça, complètement improvisée, sans moyens et politique, on n'a jamais vécu ça. Il faut que tout soit bouclé avant la présidentielle de 2022."
- Nathalie Mélet, prof de mathématiques au lycée Roosevelt
"Sélection cruelle"
Ils craignent surtout pour l'avenir de leurs élèves. "La sélection se fera cruellement dès l'entrée du lycée, ce qui risque d'augmenter les inégalités, regrette Nathalie Mélet, prof de mathématiques au lycée Roosevelt. Les spécialités choisies seront cruciales pour leur avenir."La réforme prévoit notamment, à l'horizon 2021, une disparition des séries traditionnelles L, ES et S, remplacées par des enseignements de spécialités. A partir de la première, les mathématiques ne seront ainsi plus obligatoires. La discipline deviendra une spécialité que l'élève pourra choisir ou non.
Quelque 2.600 postes d'enseignants seront également supprimés pour l'année scolaire 2019-2020 dans les collèges et lycées publics. Ce qui risque d'entraîner des classes surchargées, craignent les professeurs. "Cela va nous amener à parquer nos élèves dans des classes à 36 élèves, déplore l'enseignante en mathématiques. Les conditions d'apprentissage seront dégradées."