A Reims, la basilique Saint-Remi s'est drapée de lumières et de couleurs jeudi soir, pour la grande première du deuxième volet du spectacle Regalia. Un moment de poésie, créé par un studio canadien, et qui retrace la nuit de célébration suivant les sacres des rois à Reims.
A Reims, sur le parvis de la basilique Saint-Remi, la petite Pénélope n'en revient pas. Devant ses yeux éhabis, l'édifice se tord, se distend et se retourne. Une illusion d'optique, créée par le jeu de lumière sur la surface de la façade."J'ai préféré quand c'était tout coloré plutôt", confie Pénélope, encore un peu incrédule.
Parmi les centaines de spectateurs, un mot revient souvent : "magique". Pendant la petite dizaine de minutes de représentation de "Nuit de Célébration", deuxième volet du spectacle Regalia à Reims, les yeux sont hapés par ces tableaux baroques et psychédéliques. Un moment de poésie créé par le studio canadien Moment Factory.
Raconter la nuit des sacres
Regalia existait déjà à Reims. Le spectacle son et lumière n'était jusqu'ici décliné qu'à la cathédrale.
Si le premier volet de Regalia, à la cathédrale, symbolisait le jour du sacre du roi à Reims, le deuxième, à la basilique, évoque les grandes fêtes qui suivaient ce sacre.
On raconte les scènes de banquet, car le jour de couronnement pour le roi de France était aussi une fête populaire pour tous les Rémois. Il fallait traduire cette ambiance de festivités dans toute la ville.
Sur la façade de la basilique Saint-Remi se succèdent des animations lumineuses de gobelets, de couverts d'or, et de flots de champagne, qui paraissent ruisseler sur la pierre grise de l'édifice. Derrière la musique, tantôt douce, tantôt triomphale, on croit même parfois entendre les rires gras des banquets d'il y a quelques siècles.
Une grande première retardée par la pandémie
"C'est avec beaucoup d'émotion et de joie que je partage ces moments avec les Rémois et Rémoises, confie Arnaud Robinet, maire (LR) de Reims. L'objectif, c'est de magnifier la cathédrale et la basilique et de faire découvrir l'Histoire à travers cette modernité".
La facture de ce projet, lancé en 2017, monte à un million et demi d'euros pour les deux volets. Environ 14% de cette somme est couverte par des mécènes.
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Le spectacle devait voir le jour à l'automne 2020, mais la pandémie et les confinements sont passés par là. Après plusieurs mois d'attente, le directeur artistique ne boude pas son plaisir : "c'est un grand soulagement, souffle Jean-Baptiste Hardoin, on a enfin pu présenter ce spectacle. On a réussi à faire une création collective entre Montréal et Paris et on a sagement attendu jusqu'à enfin produire ce spectacle à Reims".
Un son et lumière désormais visible à la basilique Saint-Remi de Reims le jeudi et le vendredi, à 22h45.
