Laurent Rodriguez a remporté le prix du public lors de l'édition 2020 du Festival international de la photographie culinaire (FIPC). Elle s'est déroulée le 13 septembre 2021, retardée par le covid.
Un concours, deux frères, trois photographies. Le Festival international de la photographie culinaire (FIPC) a mis à l'honneur le triptyque qu'on doit au binôme du photographe Laurent Rodriguez et de David, son frère chef cuisinier.
L'édition 2020 avait pour thème le sud, sous le patronage du chef marseillais Gérald Passedat, qualifié "d'ambassadeur de la cuisine méditerranéenne". À cause du covid, les prix ont été dévoilés en retard, le 13 septembre 2021.
Laurent Rodriguez est un photographe bien connu à Reims. Son studio se situe à Bétheny, ville située juste au-dessus de la Cité des champagnes (voir un exemple de photographie dédiée au champagne sur Facebook ci-dessous).
France 3 Champagne-Ardenne l'a appelé un mois après sa victoire. Il était en train de photographier du foie gras, mais avait quand même quelques minutes à accorder...
Pourquoi avez-vous participé à ce concours ?
"Ce festival, c'est la seule manifestation internationale grand public et professionnelle en photographie culinaire. Elle représente plusieurs photographes professionnels du monde entier."
Comment ça complète votre palmarès ?
"C'est mon troisième prix en neuf participations. Le premier, le grand-prix Champagne, en 2013. Et en 2015, le grand-prix des arts de la table, à Milan."
Que représente cette troisième victoire ?
"Là, c'est un peu particulier. J'ai remporté le prix du public [voir les photographies Facebook ci-dessous; ndlr]. C'est l'oeil des gens. On n'est plus dans la communication et le regard des spécialistes. On ne s'y attendait pas du tout, c'est intéressant."
Que dire de votre binôme fraternel ?
"On reçoit la thématique du festival. Et on produit trois images à chaque fois. Le binôme marche pas mal. On commence à être reconnu : on est le seul binôme photographique de France formé par deux frères. C'est plus facile pour nous de travailler ensemble, on y est tellement habitué..."
"On peut se dépasser à chaque fois, et raconter une histoire qui fait la différence : c'est la troisième dimension de nos images en deux dimensions. Mon expertise est la lumière, celle de mon frère la cuisine, et on se rejoint ainsi. Une styliste suédoise, Isabelle Nielsen, nous a assisté, elle apporte pas mal d'idées à nos projets depuis un moment. En fin de compte, on est un trio."
Qu'avez-vous pensé du thème ?
"C'était le sud. Comment le représenter ? On a eu une réflexion. Réfléchi aux couleurs du sud : le bleu de la Méditerranée, le rouge de la terre, le jaune du soleil. On est parti sur ces trois couleurs. Avec des dunes de paprika, un tournesol avec un fond très coloré, et une moule sur un fond avec des petites bulles. Un véritable triptyque."
Quelles sont les particularités de la photographie culinaire ?
"Une photo, c'est toujours une histoire. Tout est une question d'oeil. Un paysage, c'est d'abord être témoin d'une scène. Après, quand je fais une photographie culinaire, je pars d'une feuille blanche. Je créé une composition, c'est là la complexité : est-ce que je vais réussir à la faire ? Est-ce que les aliments ne vont pas glisser ? Rien n'est acquis, il faut toujours se réinventer."
Prochain projet : l'édition 2021 du Festival, qui aura lieu en novembre. Sous le thème "Amour et gastronomie", avec le chef pâtissier du Ritz comme parrain. Tout un programme.