Mercredi 11 mars, le couperet est donc tombé. Un effet de la décision du déremboursement de l'homéopathie par le gouvernement, le site Rémois des laboratoires Boiron qui emploie 32 personnes, va devoir se séparer de neuf salariés.
Mercredi 11 mars, le groupe Boiron, leader mondial du secteur de l’homéopathie, a annoncé un plan de réorganisation drastique avec la suppression de 646 postes et la fermeture de douze établissements de préparation sur les vingt-sept que compte le groupe en France. A Reims, sur les 31 salariés que compte l’entreprise, un tiers des postes sont supprimés, information confirmée par la directrice du centre ce Jeudi 12 mars contacté par téléphone.
Une décision qui tombe quelques mois seulement après la décision du gouvernement de dérembourser l’homéopathie progressivement à ce jour et intégralement à partir du 1er janvier 2021.
Catherine Richard est la directrice du site de Reims, c’est-elle qui est a annoncé aux salariés la mauvaise nouvelle avec beaucoup d’amertume et de colère. "Nous sommes soulagés pour Reims, mais c’est très violent, c’est très fort comme plan social, nous pensons aux postes qui vont être supprimés sur le site, j’ai une très grosse colère, pas envers notre direction bien sur qui nous soutient énormément, mais contre le gouvernement".
Une "cavale contre l’homéopathie"
"C’est de l’homéobashing ! La population a été méprisé par le gouvernement, il y a eu une véritable volonté de déstabiliser notre industrie, nous sommes que des petits par rapport a l’industrie pharmaceutique et les grands groupes, il y a des intérêts économiques, nous avons toujours maintenus les emplois et la fabrication en France et aujourd’hui nous sommes jetés dehors", constate Catherine Richard.Pour Catherine Richard le combat est juste, c’est ce qui la motive et ses salariés aussi. Elle dénonce une injustice pour les 50% de français qui se soigne avec ses méthodes.
"Nous vivons une véritable aberration, vous voyez la casse, 650 personnes, des familles tous ca pour une question de lobby !! Il y a une grande fierté du travail bien fait avec un savoir-faire, ils sont touchés personnellement mais ils restent dignes. Nous ne méritons pas ce bashing !! Nous nous battons depuis 2018 sur ce dossier. Il y a beaucoup de chose que l’on soigne par l’homéopathie sans effet secondaire et nous avons notre place dans l’industrie pharmaceutique".
"Ça fait vraiment très mal !"
Nicolas est technicien en logistique depuis 12 ans sur le site rémois, et pour lui c’est l’amertume, une sensation de mépris de la part du gouvernement. Il a beaucoup de mal à l’accepter notamment pour ses collègues qui se retrouvent avec une fermeture définitive de leur site. Il trouve cette situation totalement injuste. Son entreprise est leader mondiale dans son domaine, il juge des décisions gouvernementales inappropriées et un dénigrement total du Ministère de la Santé et son ancienne Ministre, Agnès Buzin."On appelle ça une bombe quand une entreprise annonce la suppression de 650 emplois, c’est un véritable tsunami, affirme Nicolas, technicien logistique". Le 10 avril 2018 le laboratoire avait lancé à l'échelle nationale une pétition "Mon homéo mon choix", qui a recueilli à ce jour plus de 1 311 023 signatures. La direction des laboratoires annonce la fermeture de13 sites de préparation-distribution, à Avignon, Belfort, Brest, Grenoble, Limoges, Niort, Paris-Bois d'Arcy, Paris-Ivry, Pau, Rouen, Strasbourg et Toulon.
Dans un communiqué de presse diffusé mercredi 11 mars, le groupe affiche sa détermination en entamant toutes les démarches et actions pour obtenir le maintien du remboursement des médicaments homéopathiques.
Malgré cette annonce, le laboratoire Boiron de Reims continue de fabriquer des médicaments à destination des pharmacie de la région Champagne-Ardenne, en imposant pour ses salariés des normes de sécurité exemplaires pour les protéger et protéger ses clients.