Près de 400 panneaux démontés, échangés : l’action spectaculaire de la FDSEA fait perdre le nord à une centaine de communes de Haute-Saône

À l'appel de la FDSEA, près de 400 panneaux d'entrée de ville ou de village ont été déboulonnés et intervertis dans la nuit du 17 au 18 novembre 2024 en Haute-Saône. Les agriculteurs dénoncent la prochaine signature du Mercosur, un accord commercial de libre-échange entre l’Union européenne et plusieurs pays d’Amérique du Sud.

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Partout en Haute-Saône, les habitants vont perdre le nord et les maires perdre la boule. Dans la nuit du 17 au 18 novembre 2024, les agriculteurs en colère s'en sont pris aux panneaux des communes du département. Fresne-Saint-Mamès est ainsi devenu Raddon-et-Chapendu. Fleurey-lès-Faverney s'appelle maintenant Longevelle. Ou encore Conflans-sur-Lanterne a été rebaptisé Denèvre. 

"Amis automobilistes et consommateurs, maintenant, vous êtes comme nous, commente la FDSEA 70 à l'origine de cette action coordonnée plutôt spectaculaire. Perdus comme nous paysans, nous le sommes depuis trop longtemps !"

400 panneaux déboulonnés

Près de 400 panneaux signalétiques ont été déboulonnés dimanche dans la journée avant d'être accrochés sous les fenêtres du préfet à Vesoul ou bruyamment jetés par-dessus les grilles de la préfecture comme le montrent les nombreuses vidéos publiées sur les réseaux sociaux.

Le mouvement de protestation est national et les syndicats agricoles avaient annoncé une très forte mobilisation en Franche-Comté. Vendredi 15 novembre, une vingtaine de radars ont été bâchés par la Coordination rurale dans le Doubs.

Les agriculteurs français s'opposent au traité du Mercosur. Ce traité de libre-échange entre l’Union européenne et plusieurs pays d’Amérique du Sud (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay, Bolivie), est discuté depuis près de 25 ans, et il pourrait être signé dans les prochaines semaines. Conséquence directe sur les exploitations agricoles : la crainte de voir débarquer en France des milliers de tonnes de viande à prix cassé qui n’auront pas l’obligation de respecter les normes en vigueur dans le vieux continent.

"C'est mieux que de mettre le feu à des pneus"

Pas de quoi désorienter Jean-Paul Carteret, maire de Lavoncourt et président de l'Association des maires ruraux de Farnce (AMRF) en Haute-Saône. "J'ai croisé les agriculteurs qui allaient à Vesoul, mais je ne sais pas si le panneau de ma commune est encore en place", confie-t-il à France 3 Franche-Comté. "J'espère que les agriculteurs ont bien noté les panneaux qu'ils avaient enlevés et qu'ils remettront tout dans le bon ordre", ajoute l'élu sans trop y croire néanmoins.

C'est une façon humoristique de protester et c'est mieux que de mettre le feu à des pneus ou de déverser du fumier. Mes parents étaient paysans. Ils travailent pour rien. Je comprends leur mal-être. Le Mercosur risque de les enterrer et nous avec.

Jean-Paul Carteret, président départemental de l'Association des maires ruraux de France (AMRF).

"Mais ils devraient s'en prendre à l'État et pas à nous, les maires, nous ne sommes pas responsables de cette situation", regrette-t-il malgré tout.

En Haute-Saône, les agriculteurs ne prévoient pas de nouvelles manifestations ce lundi, mais la FDSEA 70 garde, dit-elle un objectif "d’actions ciblées et rapides". Le syndicat devrait profiter des festivités de la foire de la Sainte-Catherine, le 25 novembre à Vesoul, pour communiquer auprès du grand public.

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