Une nouvelle manifestation contre la loi sécurité globale a eu lieu à Reims (Marne), ce samedi 16 janvier. Elle a réuni environ 200 personnes dans une ambiance aussi festive que revendicative.
"Je veux juste vivre libre, c'est trop demander ?" Voilà l'un des nombreux slogans affichés sur des pancartes, lors de la manifestation contre la loi sécurité globale organisée à Reims (Marne), ce samedi 16 janvier 2021.
Le cortège rassemblait environ 200 personnes, de tous âges, genres, et milieux. Après s'être ébranlé depuis le square Colbert à 14 heures, il a notamment traversé l'esplanade Simone Veil, qui se trouve au pied de l'hôtel de ville (voir sur la carte ci-dessous).
La mise en marche du cortège et le trajet ont été émaillés de prises de parole militantes et citoyennes (voir la vidéo ci-dessous). Elles avaient pour but de défendre la liberté, la culture, et la jeunesse.
Le tout dans une ambiance relativement festive, dispensée par une puissante sono embarquée dans une camionnette. Petit écho à la disparition des soirées étudiantes et rave-parties. Une partie du public était là pour défendre les organisateurs de celle en Bretagne qui a réuni 2.000 fêtardes et fêtards : ils ont passé 40 heures en garde à vue.
Le socle de la statue de Louis XV, trônant au centre de la place Royale, a servi de décor à une petite dizaine de jeunes qui a agité des drapeaux. Le cortège s'est ensuite dirigé vers la rue Carnot, et a poursuivi son parcours.
La neige s'est mise à tomber, doucement d'abord, puis de plus en plus dru. Au départ, un manifestant, goguenard, s'en est amusé. "C'est dingue, on part à 14 heures, et il se met à neiger pile à ce moment..."
France 3 Champagne-Ardenne a tendu le micro à une poignée de manifestantes et manifestants. C'est la défense de leurs libertés qui justifiait leur présence.
Damien, 46 ans, fonctionnaire territorial
"Je fais partie de Génération.s et c'est notre quatrième marche contre la loi sécurité globale C'est important qu'on se mobilise contre cette loi. Elle est superflue, et il y en a déjà, des lois pour protéger les policiers. Bien sûr qu'on ne leur conteste pas le droit d'avoir envie de se protéger, mais ce sont des fonctionnaires qui doivent défendre l'intérêt général. Et il a été prouvé que les images des citoyens étaient importantes. On a besoin d'un climat plus apaisé, pas d'inquiéter les citoyens pour qu'ils n'osent plus filmer lors des manifestations..."
Lucile, 29 ans, psychologue
"Je suis là pour lutter contre une loi liberticide. On profite du contexte actuel pour légiférer sur le maintien de l'ordre... La crise sanitaire ne le justifie pas. On n'a pas à faire passer de loi allant contre la liberté de manifester. Je pense notamment à l'article 24 de la loi sécurité globale [celui portant sur le fait de filmer la police; ndlr]."
Une petite-fille de résistant, anonyme
"Je proteste contre ces lois liberticides. Bientôt, on fichera les gens selon leurs opinions politiques, leur orientation sexuelle, leur religion... Je suis petite-fille de résistant, et il n'est pas mort pour ça. Pour qu'on piétine nos libertés. Moi je ne suis pas une terroriste, je veux juste vivre tranquille. Je ne veux pas qu'on passe de la présomption d'innocence à la présomption de culpabilité."
Leurs pancartes, drapeaux, ou tout simplement bonnets (il neigeait de plus en plus) figuraient en bonne place dans le cortège. Sono, cris, et slogans ont notamment retenti dans la rue Thiers (voir la vidéo ci-dessous).
La mobilisation contre la loi sécurité globale a commencé le 17 novembre 2020. Elle devrait encore se poursuivre les semaines à venir.