À Reims, la musique "néo-médiévale" s'impose dans les rues

Depuis quelques semaines, un curieux groupe de troubadours vient déambuler en plein centre-ville, remettant au goût du jour des sonorités venues des tréfonds du Moyen-Age.

Sur les terrasses bondées de la place d'Erlon, on ne se doute de rien. D'une table à l'autre, le bavardage ambiant forme la bande-son d'un début d'après-midi tranquille. Soudain, les battements d'un tambour oriental réveillent l'assistance. Puis des notes aigües, presque stridentes. Non, ce ne sont pas les Huns qui reviennent à Reims, mais une bande de quatre ménestrels qui démarre son concert face à des badauds médusés.

Depuis le début de l'été, le groupe "Tengri" enchaîne les représentations impromptues dans le cadre de la programmation "Un été à Reims". Même en dehors de la période estivale, la formation originaire de Laon se produit à plusieurs occasions dans la cité des Sacres, notamment pour les fêtes johanniques, annulées cette année. Ceux qui la composent sont tous des musiciens professionnels, venant d'autres groupes régionaux.
  

"On flirte avec l'Histoire, mais on s'autorise des libertés"


Dans le groupe, tout fait référence à l'époque médiévale : les tenues, les mélodies, les instruments. C'est toute la philosophie de la bande qui s'en inspire, les musiciens s'identifiant aux ménestrels d'antan. "On essaye de se mettre dans la peau de troubadours parcourant les routes de la soie, raconte Tonny dit "Mero Cuno". Chacun adopte un surnom, et on raconte notre récit. On flirte avec l'Histoire, mais on s'autorise des libertés."
 
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Après avoir joué quelques airs devant la fontaine Subé, les musiciens se lancent dans une équipée à travers le centre-ville. Lentement, ils remontent la place d'Erlon, en enchaînant les morceaux. Ces déambulations sont devenues coutumières pour Tonny, qui s'y adonne depuis 12 ans. "Pour nous la déambulation, c'est un basique, même si ça peut être frustrant de ne pas garder le même public." Alexis, dit "Alouette" reste positif : "En faisant ça, on a l'opportunité d'amener la musique à une audience plus large."
 

Le style "néo-médiéval" comme étendard


Au sein du répertoire, pas de dogme. Si des airs très anciens peuvent être remis au goût du jour, d'autres compositions sont plus libres. C'est par exemple le cas du morceau "Nous allons vous caillou", inspiré de la mélodie du titre culte "We will rock you" du groupe Queen. 
 


Plus qu'un respect de la rigueur historique, Tengri a pour ambition de faire découvrir des instruments historiques moins connus. On le devine à la constitution du groupe. Alexandre par exemple utilise un Davul, sorte de tambour large turc, un autre membre joue du bouzouk, instrument à corde ressemblant à un luth. Tonny s'époumone lui avec sa cornemuse. "C'est un instrument qu'on voulait particulièrement mettre en avant", précise "Alouette". "En soi, au-delà de l'intérêt commun pour le Moyen-âge, nous sommes surtout tous passionnés par les musiques du monde."

Dès la semaine prochaine et pour le reste de l'été, le groupe refera irruption dans les rues rémoises.



 
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