Réaliser des jouets éthiques, c’était le souhait de Camille Guerlot. Depuis quelques semaines, elle fabrique des peluches hypoallergéniques et respectueuses de normes de production. Son projet, concrétisé au moment où l’on prépare les cadeaux de Noël, pourrait séduire petits et grands.
L’atelier n’est pas bien grand, tout juste sept à huit mètres carrés. Camille Guerlot l’a loué, rue de Courcelles, à Reims, dans la Marne, car chez elle, en tant que locataire, elle n’avait pas le droit d’installer son entreprise. Camille est auto-entrepreneuse. Pour démarrer son activité, elle a eu recours au financement participatif. 23 personnes ont eu envie de soutenir son projet. 1500 euros, environ ont pu ainsi être réunis, et cela a permis à la jeune femme, une rémoise de 22 ans de se lancer. Si ses soutiens ont reçu des peluches, en contrepartie, Camille Guerlot, elle, a pu acquérir ses matières premières, une machine à coudre endurante pour travailler sur des tissus épais et une machine à broder.
"J'ai eu envie de produire des peluches éthiques."
Le coton bio s’imposait
Baccalauréat en poche, Camille Guerlot a pris des cours de couture, chez Textiloisirs, puis elle est partie à Besançon pour y décrocher un B.T.S. de modéliste, car elle aimait les costumes de scène, les costumes historiques. Ensuite, pas question pour elle de rejoindre l’industrie. C’est vers l’artisanat qu’elle a préféré se tourner. " Ninousse ", c’est le nom de son entreprise, est ainsi née le 15 octobre 2020. " Pendant le premier confinement ", raconte Camille," un peu par hasard, je me suis mise à réparer mes vieilles peluches. Petit à petit, je me suis prise au jeu, en quelque sorte. J’ai acheté des livres pour me documenter, et j’ai vu grandir mon intérêt pour l’histoire des jouets. J’ai créé mes premiers patrons. Mais le marché du jouet, comme celui du textile sont polluants. Les gens qui y travaillent sont souvent soumis à des conditions misérables. J’ai donc eu envie de produire des peluches éthiques. Il fallait aussi que ces jouets soient hypoallergéniques, car j’ai moi-même des problèmes de santé, des allergies. C’était donc très important, pour moi de produire des peluches qui ne provoquent pas de problèmes sur la peau ". C’est donc tout naturellement que Camille Guerlot s’est tourné vers le coton bio qu’elle achète à Brest, sur un site qui commercialise de vieux tissus, certifiés GOTS, ce qui garantit, tout au long de la filière, le respect de normes rigoureuses.Depuis le lancement de son entreprise, la jeune auto-entrepreneuse a reçu une dizaine de commandes de particuliers. Elle propose trois modèles : un lapin, un ours et un cochon, à 60 euros, quand ils ne sont pas personnalisés, et 70 euros, quand le prénom du destinataire y est brodé. Celle qui a passé six mois en service civique auprès de la compagnie rémoise de marionnettes " Le jardin parallèle ", veut que ses créations soient de vrais jouets que l’on peut tordre, manipuler.