Le centre loisirs jeunes de Reims offre le permis AM (ancien brevet de sécurité routière) à une vingtaine de jeunes motivés. Ces derniers assistaient à leurs derniers cours théoriques et pratiques ce lundi 28 octobre, avant leur inscription dans une auto-école rémoise.
Une forte odeur d'essence émane de la file de scooters, dans la cour du centre loisirs jeunes de Reims (CLJ), aux confins des quartiers Orgeval et Neufchâtel. Ils sont six adolescents ce lundi 28 octobre, âgés de 14 et 15 ans à manier leur deux-roues entre les plots orange installés pour leurs derniers cours de conduite, avant la dernière étape."On leur délivrera un diplôme mi-décembre qui leur permettra de s'inscrire gratuitement au permis AM [ancien brevet de sécurité routière, BSR, ndlr], explique Frédéric Colling, directeur du CLJ Reims. Nous prendrons en charge l'inscription et les dernières heures de conduite nécessaires." Les autres jeunes se trouvent à l'intérieur, révisant leur code de la route devant un grand écran.
Une vingtaine d'élèves sélectionnés
Pas besoin d'être inscrit au CLJ pour bénéficier de l'opération, tous les adolescents rémois peuvent y prétendre. En tout pour cette édition, 22 jeunes ont été sélectionnés parmi les 275 volontaires présents aux ateliers de sécurité routière dispensés entre juillet et août dernier lors de Reims Vital'été. "Nous les avons choisis début septembre selon leur assiduité et surtout leur comportement, à savoir qu'ils ne soient pas dangereux sur la route", ajoute le fonctionnaire de police. Après un appel des fonctionnaires de police (le CLJ est géré par la police nationale), ce sont les parents qui décident finalement ou non, d'inscrire leurs enfants à la dernière ligne droite.Pour les adolescents, cette opération a un double avantage : arriver à l'auto-école avec des bases pratiques et théoriques, et surtout, économiser jusqu'à 400 euros d'inscription et d'heures de conduite nécessaires pour obtenir le permis cyclomoteur. "Ils ont souvent besoin de quelques heures pour ajuster leur conduite, souligne Frédéric Colling. On ajoute en moyenne entre 90 et 180 euros par jeune." Un argument financier qui a convaincu Deniz, 14 ans, membre du CLJ.
C'est bien pour le transport et le plaisir. J'aimerais aller au collège puis au lycée en scooter.
- Deniz, 14 ans, membre du CLJ.
Conduire pour le plaisir ou par nécessité
Le plaisir et "dépasser ses limites". Ce sont les motivations d'Emma, 14 ans, qui vit dans le quartier Saint-Thomas. Pour Maxime en revanche, ce sont des questions pratiques qui l'ont mené à s'inscrire. "Mon père habite ici, et je reviens le voir pendant les vacances, explique-t-il. Mais à l'année, je vis dans un village de l'Ain et il me faut un scooter car ma famille d'accueil n'a pas toujours le temps de m'emmener où j'ai besoin."Sur la piste d'auto-école improvisée, un animateur et un policier gèrent les jeunes. "T'es trop près, t'es trop près", avise Xavier Chaudron en uniforme bleu nuit, en faisant stop de la main. Le fonctionnaire enchaîne : "Quand t'arrives dans le virage là t’as fait quoi ? Regarde où tu vas, fais attention!" Sous la lumière douce d'automne, il ne rate pas une faute. "Le but, c’est qu’ils se comportent bien sur la route et qu’ils ne fassent pas n’importe quoi, tranche-t-il. C'est aussi de diminuer l'accidentologie chez les jeunes. Ceux qui ne respectent pas le contrat peuvent être évincés."