À Reims, un centre médical de soins immédiats a ouvert ses portes en février. Il a pour but de recevoir des patients et de soigner les petites urgences. Entre 30 et 40 patients par jour sont reçus, autant qui ne viendront pas surcharger les urgences de l'hôpital.
Le cabinet installé au 51 rue de Louvois accueille sans rendez-vous du lundi au samedi. Adultes comme enfants sont reçus tour à tour par un médecin, que ce soit pour un petit bobo ou d'autres urgences du quotidien. Le centre est équipé pour faire des radiographies et des analyses. De quoi permettre de suppléer les urgences de l'hôpital engorgées ou les généralistes débordés.
"On ne peut pas tout faire. On peut faire de la petite traumatologie. Après, si ça devient un petit peu plus compliqué et qu'il y a besoin d'examens, de plateaux techniques un peu plus poussés, d'un scanner ou d'un avis chirurgical ou médical en urgence, on réadresse vers les centres hospitaliers ou privés", détaille Alban Caillaud, médecin coordinateur du centre médical de soins immédiats (CMSI) de Reims.
Un médecin et une infirmière assurent les soins chaque jour. Delia Cherif a passé quinze ans à travailler aux urgences, elle a vécu le manque de moyens et de temps. Ici, elle redonne du sens à son métier. "Il n'y a plus les problèmes de lits etc qu'on pouvait avoir dans un centre hospitalier par exemple. Ça devenait une frustration, ça devenait compliqué. J'ai pu retrouver ces valeurs-là ici en tout cas", explique l'infirmière coordinatrice.
"Une des solutions" à la crise des urgences
Pendant les vacances, la salle d'attente est plus calme. Mais trente à quarante patients se présentent chaque jour en moyenne dans le centre. "On a consulté le 15 et ils nous ont conseillé de venir ici. Pour nous, c'était plus rapide, plus accessible", confie une maman qui est venue consulter pour son fils.
Le président de la République Emmanuel Macron a fixé un objectif ambitieux, qualifié par certains d'inatteignable, lors de son allocution télévisée du 17 avril : "désengorger tous nos services d'urgence" d'ici fin 2024. Le centre médical de soins immédiats permet de soulager en partie le CHU de Reims.
"On est un soutien au milieu de tous les acteurs du soin non programmé. On est une solution, on n'est pas la solution, mais on peut être une des solutions pour limiter l'afflux de patients aux urgences", pointe Alban Caillaud, le médecin coordinateur.
À l'avenir, le CMSI voudrait recruter des médecins pour faire face à la demande. Il redoute déjà le manque de candidats dans une filière en tension.