Sa passion remonte à l’enfance. Jean-Marc Desvignes est toujours resté émerveillé devant le spectacle des crèches, au point d’avoir voulu construire la sienne, qui occupe aujourd'hui 2,30 mètres dans sa salle à manger.
Jean-Marc Desvignes est un retraité de bientôt 69 ans. C’est un Bourguignon, né à Beaune. Après son apprentissage, celui qui fut boulanger, a réalisé toute sa carrière professionnelle à Reims. Et c’est donc dans la Cité des Sacres qu’il a pu, au fil du temps, donner libre cours à sa passion. Une passion dévorante. Il ne consacre pas moins de trois semaines, chaque année, pour tout installer et il a investi pas moins de 15.000 euros dans cette crèche hors norme. Un sacré budget !
"Quand j’étais gamin", raconte-t-il, "ma mère, emportée par la Covid, l’an dernier, faisait une crèche avec les santons de l’époque. Ca m’a toujours émerveillé. Je me suis dit qu’un jour, j’en ferai une pour moi". Modeste au début, la crèche s’est chaque année agrandie. Jean-Marc Desvignes a aussi réalisé des crèches pour ses amis. Il y a plus de 15 ans, il a visité de nombreuses crèches et s’est alors demandé : "Tous ces beaux santons, où les trouve-t-on ? ". C’est à ce moment-là que sa quête a commencé.
Les brocantes comme terrain de chasse
Avec un copain, ce Rémois d’adoption a décidé de parcourir les brocantes pour y dénicher divers santons et accessoires, car sa crèche ne se limite pas à la Sainte Famille, à l’âne, au bœuf et aux rois mages. La quête était longue, alors il y a dix ans, c’est sur internet que ce passionné a poursuivi ses recherches. "J’ai d’abord commandé 35 santons, et même pas huit jours après, à nouveau 35".
Très vite la nécessité d’agrandir la crèche s’est imposée. Et l’imagination de l’ancien boulanger a conduit Jean-Marc Desvignes jusqu’à construire une crèche de 4,20 de long. "Un grand panorama, avec la montagne que j’adore", confie-t-il. Aujourd’hui, il a revu son installation, à la baisse. Sa crèche 2021 mesure "seulement" 2,30 mètres.
J'ai toujours mal au coeur quand je démonte la crèche. Chaque année, je la garde jusqu'au 10 février. Ca représente beaucoup de travail, alors il faut en profiter.
Jean-Marc Desvignes
Avec une pince à épiler
Pour mettre en place sa crèche, le passionné se fait aider par un ami, car il lui faut pas moins de trois semaines pour finaliser l’installation. Quatre jours sont nécessaires pour installer l’électricité et deux jours et demie pour positionner les santons. La crèche de Jean-Marc Desvignes est aussi un hymne à la nature où l’on retrouve mousse naturelle, cascade et rivière. Pour ce décor de montagne et de campagne dans lequel il doit placer un millier de personnages, d’animaux et d’accessoires, il utilise une pince à épiler.
Si Jean-Marc Desvignes prend tant de précautions, c’est par soucis de perfection, de précision, mais peut-être aussi parce que tout ce décor coûte cher. "Le moindre truc vaut 15 à 20 euros", explique-t-il. "Et il y a bien 5.000 euros de lumières". Il innove en permanence. La structure de la crèche a changé l’an dernier, et les sujets ne sont jamais placés au même endroit.
En place jusqu’au 10 février
"J’ai toujours mal au cœur quand je démonte la crèche. Chaque année, je la garde longtemps, jusqu’au 10 février. Ca représente beaucoup de travail, alors il faut en profiter. J’adore le bois, les miniatures. Cette crèche fait partie de moi". Jean-Marc Desvignes n’a jamais exposé sa création des fêtes de fin d’année, mais ses amis et leurs familles défilent chez lui pour l’admirer. Il passe des heures en admiration devant sa crèche. Il y a une question à laquelle il n’a pour l’instant pas de réponse. Que deviendra sa crèche, plus tard ?