Rodrigue Ferré, inconditionnel du Stade de Reims, est l'un des trois finalistes du "Crazy fan" de la Ligue 1, le concours qui va désigner le supporter le plus dingue de son club.
Dans la tribune Jonquet du stade Auguste-Delaune, Rodrigue Ferré ne passe pas inaperçu avec sa coiffe d'indien et son maquillage rouge et blanc. A ses côtés, un jeune cow-boy âgé de 13 ans, son fils avec qui il partage la même passion pour le Stade de Reims. "Peaux rouges et visages pâles, deux ennemis jurés qui peuvent devenir amis." La symbolique plaît à celui que l'on surnomme désormais l'indien de Delaune.
Auparavant affûblé d'une perruque et de lunettes aux couleurs du club champenois, il était aussi connu sous le nom de Michel Polnareims. "Les gens me prennent un peu pour un fou, assure-t-il, ça plaît à certains et ça déplaît à d'autres, je fais cela sans aucune prétention."
Sa "folie" l'a conduit à participer au Crazy Fan Challenge, un concours lancé par la Ligue professionnelle de football et l'émission J+1 de Canal+, dont le but est de dénicher le fan le plus dingue de Ligue 1. Cuisinier de métier, Rodrigue Ferré a été choisi parmi des dizaines de candidatures pour participer à la grande finale qui a lieu entre le 21 et 28 avril. Les internautes doivent départager les trois candidats encore en lice. Le Rémois est opposé à une "fada" de l'olympique de Marseille et à un inconditionnel du Stade Rennais.
Harcèlement sur les réseaux sociaux
"Grâce à ce concours, j'ai fait de très belles rencontres, affirme-t-il. Mais je subis aussi le harcèlement sur les réseaux sociaux." Des attaques personnelles et commentaires insultants l'ont gravement affecté. "C'est lamentable, déplore-t-il. Ce n'est pas ça le foot." Ses détracteurs lui reprochent notamment sa passion récente pour le club champenois. "Je suis supporter depuis cinq ans, explique-t-il. J'ai découvert le Stade grâce à un ami qui m'avait offert deux places dans la tribune Méano. Tout de suite, j'ai vibré."Très vite, Rodrigue et son fils ne ratent plus aucun match au stade Delaune. Atteint d'une maladie chronique, il ne peut plus suivre son équipe en déplacement, comme il le faisait au début, mais ça ne l'empêche pas de vivre à fond sa passion. Au point de repousser l'an passé une importante opération pour assister à un match primordial pour la remontée des Champenois dans l'Elite du foot français. "Seul mon chirurgien a compris cette décision.""J'aime la ferveur, les couleurs, l'ambiance et les joueurs du Stade de Reims qui sont vraiment accessibles, pas hautains."
- Rodrigue Ferré, l'indien de Delaune
Un mini-musée dans son salon
Son appartement rémois s'est transformé en mini-musée dédié à son club favori. En cinq ans, il a accumulé près de 800 objets aux couleurs du club champenois : maillots, chaussures, billets, écharpes, photos, ballons, une casquette de 1977... Des objets qu'il dégote dans des brocantes comme ce calendrier du championnat de France de 1948-1949. Sa "plus belle belle trouvaille."Depuis quelques jours, une statue de Robert Jonquet, l'ancien capitaine des Rouge et Blanc dans les années cinquante, trône sur le buffet. "C'est quelqu'un qui me l'a offert", explique-t-il reconnaissant. "Des gens qui m'aiment bien, supporters et même joueurs, me donnent souvent des objets aux couleurs du stade." L'une de ses pièces fétiches : les crampons dédicacés de Gaëtan Charbonnier, son ancien chouchou. Aujourd'hui, il admire le style du milieu offensif Rémi Oudin et le talent du gardien Edouard Mendy.
Sa plus grande fierté en tant que supporter ? "D'avoir organisé un rassemblement en hommage à Raymond Kopa après son décès en mars 2017". Avec d'autres supporters, il avait incité les Rémois à déposer une rose rouge devant un portrait de l'ancien footballeur réalisé par l'artiste de rue Kusek. "C'était magnifique, on a rassemblé plus de 400 personnes.""Je collectionne tout ce qui a rapport au Stade Reims de 1931 à aujourd'hui. En cinq ans, j'ai accumulé près de 800 pièces."
- Rodrigue Ferré, l'indien de Delaune
Son engagement, sa passion et son look unique suffiront-ils à convaincre les internautes de voter pour lui ? Réponse dans la soirée du dimanche 28 avril.