Avec la réouverture au public de la cathédrale Notre-Dame de Paris le 7 décembre prochain, les visiteurs vont-ils se détourner de la cathédrale de Reims ? La fréquentation de ce haut lieu des sacres avait en effet bondi l'année de l'incendie de Notre-Dame de Paris. Alors l'effet boomerang aura-t-il lieu ? L'office de tourisme de Reims n'y croit pas.
La cathédrale de Reims vidée de ses visiteurs avec la concurrence de sa grande sœur de Paris ? La question se pose avec la réouverture le 7 décembre prochain de Notre-Dame, cinq ans après le terrible incendie qui l'a ravagée. Et si certains peuvent craindre un effet de balancier pour le million et demi de touristes qui visitent la cathédrale de Reims chaque année, c'est parce qu'en 2019, suite à l'incendie parisien, de nombreux tour-opérateurs s'étaient reportés en urgence sur la cathédrale gothique et royale la plus proche, à seulement 45 minutes de train de la capitale : Reims.
"Il y avait eu un phénomène de report juste après l'incendie, confirme Arthur Carpentier, directeur marketing et commercial de l’office du tourisme de Reims. Cela avait duré trois ou quatre mois, le temps que les tour-opérateurs se réorganisent, mais le temps, aussi, que Notre-Dame de Paris développe une offre virtuelle et immersive à destination des touristes pendant les travaux".
Il y a vraiment eu l'opportunité de goûter à Notre-Dame sans rentrer dans Notre-Dame.
Arthur carpentier, directeur marketing de l'Office du tourisme de Reims
Ainsi en 2019, année de l'incendie, la fréquentation de la cathédrale de Reims a progressé de 12 %, faisant passer à la vieille dame gothique la barre de 1,6 million de visiteurs. "C'est aujourd'hui encore une année de référence, une année record", précise Arthur Carpentier. Du côté du diocèse aussi, cet accroissement de la fréquentation s'était fait ressentir, même si l'essai n'a jamais pu être transformé : en 2020, le monde s'arrête de tourner, les populations sont confinées, la cathédrale perd les deux tiers de ses visiteurs.
Depuis, le nombre de visiteurs, notamment étrangers, n'a cessé de remonter. Ils étaient encore 660 000 cet été à saluer l'ange au sourire et admirer la rosace depuis l'intérieur de l'édifice du XIIIe siècle.
Pas de concurrence à craindre
Alors le 7 décembre prochain et la réouverture de Notre-Dame de Paris au public sonneront-ils le glas de cette évolution positive de la fréquentation touristique ? Arthur Carpentier n'y croit pas : "Il va y avoir une adhésion forte pour cette réouverture, un engouement, c'est sûr. Les gens vont pouvoir redécouvrir le site qui a été profondément réhabilité et nettoyé, mais je ne pense pas qu'il y aura d'impact sur la fréquentation, ici, à Reims". Et le diocèse de confirmer que Reims est désormais une destination à part entière, et qu'il serait étonnant que les tour-opérateurs fassent machine arrière et suppriment désormais une destination installée de leur catalogue.
Pour le directeur marketing de l'Office du tourisme, "l'intérêt de la destination Reims, c'est un tout. C'est la cathédrale bien sûr, mais c'est aussi les sites de mémoire et le marché de Noël". Et alors que les chalets accueillent en effet leurs premiers visiteurs sur les promenades Jean-Louis Schneiter, Arthur Carpentier conclut : "Au mois de décembre en tout cas, je crois qu'il n'y a pas grand-chose à craindre pour la fréquentation de la cathédrale". En 2023, le marché de Noël avait attiré un million de visiteurs.