Pour sa 13e édition, le trophée Mille accueille 9 équipes internationales pour son concours de cuisine. Cette édition 2024 est aussi le moyen de mettre en avant un savoir-faire local. Quinze producteurs étaient présents, une première pendant cet événement.
À quelques mètres de la compétition du trophée Mille, un petit marché de producteurs locaux est érigé dans le centre des congrès de Reims, ce lundi 25 mars 2024. Ces quinze stands sont dédiés au savoir-faire du terroir champenois. Il y a 2 ans, le marché de producteurs était deux fois moins grand. “Au fur et à mesure, il est plus important. On a l’espace qui s’y prête aujourd’hui. Cela permet de réunir les producteurs avec qui on travaille au quotidien et de montrer aussi ces produits qui sont la base de notre cuisine”, sourit Philippe Mille, chef propriétaire du restaurant Arbane et bénévole trophée Mille.
C’est des moments magiques de voir notre produit être magnifié dans une assiette. C'est un aboutissement !
Sandrine Bernier-Delporte, apicultrice et safranière
Il y en a pour tous les goûts : miel, ratafia, cailles, fromages ou encore farines. “En Champagne, il n’y a pas que du champagne. Il y a tout un savoir-faire. Cette transmission est dans les valeurs du concours”, s’enthousiasme Sandrine Bernier-Delporte, une apicultrice et safranière, à Mourmelon-le-Grand.
Comme les autres producteurs, ses produits sont utilisés lors du concours. Un bonheur pour cette productrice de miel, qui perpétue le savoir-faire de son grand-père : “C’est des moments magiques de voir nos produits magnifiés dans des assiettes. C'est un aboutissement !”.
Un concours et des échanges avec des chefs
Ce trophée Mille permet aussi d’échanger avec les chefs. "Rencontrer les jeunes et leurs délégations, c’est super. Ça permet de faire de la création, mais aussi des recettes. C'est un moyen d’avoir des échanges et de partager nos expériences. Tout à l’heure des personnes de Tchéquie sont venues sur nos stands, ils sont très curieux, c’est super de pouvoir discuter”, détaille Sandrine Simonnot, la PDG de la maison Louise Bon. Son exploitation produit des lentillons de Champagne depuis cinq générations.
Une diversité des producteurs présents qui permet de mettre en valeur les richesses de la terre champenoise. “C’est l’occasion de montrer qu’il y a une dynamique dans cette région. La preuve aujourd’hui les équipes internationales travaillent ces produits locaux”, explique Philippe Mille, chef propriétaire du restaurant Arbane et bénévole pour le trophée Mille.
Faire découvrir de nouvelles saveurs aux chefs
Ce concours culinaire est l'occasion pour ces producteurs de présenter leurs produits aux futurs grands noms de la gastronomie. “Ces jeunes participants sont les cuisiniers de demain”, précise Camille Contal, un agriculteur meunier et biscuitier dans les Ardennes. Sur son stand, de nombreuses variétés de farines. Cette journée lui permet de montrer ses produits, parfois méconnus du grand public.
“Je leur présente par exemple des produits atypiques comme l’huile de cameline. On leur fait découvrir et éventuellement, ça nous permettra de travailler un jour ensemble selon ce qu’ils ont dans l’assiette. Parfois, cela ne se fait pas tout de suite. Mais, au moins, ils nous connaissent”, précise Camille Contal.
Sur sa table, de Xavier Paty, de nombreuses bouteilles et liqueurs. Ce gérant d’une cidrerie et d’une distillerie profite de la journée pour exposer ses spiritueux. “Produire français ça coûte très cher. Donc, il faut positionner nos produits ou il y a du pouvoir d’achat en France. Ce n’est pas seulement une question d’argent, mais surtout de reconnaissance, sur notre travail.”
Je travaille avec 68 producteurs locaux au quotidien, le but est de les rassembler à un moment donné.
Philippe Mille
Cette touche locale est aussi la bienvenue. “Il faut revenir aux fondamentaux et consommer local, c’est aussi moins de carburant, il ne fait pas venir du Chili des produits que l’on a en France”, précise Sandrine Bernier-Delporte, agricultrice et safranière.
Ces producteurs pourraient être encore plus nombreux lors de prochaines éditions. “Je travaille avec 68 producteurs locaux au quotidien, le but est de les rassembler à un moment donné. On va juste casser les murs et les associer dans ce lieu (rire)”, précise Philippe Mille.