Samedi 15 juin en soirée, l'hippodrome de Reims a accueilli un événement inédit et plutôt original. Des démonstrations de courses de dromadaires. L'occasion d'en apprendre plus sur cet animal plein de surprises.
C’est un spectacle inhabituel qui s’est déroulé samedi 15 juin à l’hippodrome de Reims, dans la Marne. Sur la piste, pas de chevaux, mais des dromadaires. Quatre de ces camélidés étaient présents hier soir, dont Medine et Étoile avec sur l’arrière de leur dos deux cavalières expérimentées, Florence et Gaëlle.
À deux reprises, ils se sont affrontés dans une “démonstration de course” sur 300 mètres. Toutefois, bien loin, pour des raisons pratiques, des 10 km en ligne droite effectués dans le Sahara.
"Show" de dromadaires
Ce qui a quelque peu déçu les spectateurs, comme Astrid, "qui s'attendait à une vraie course" et Daniel, habitué de l'hippodrome : "On n'a pas vu beaucoup de choses en fait, c'était court. La course était spéciale, je suis un peu déçu. Je pensais qu'ils feraient un tour complet."
L'objectif de cette "démonstration" ou "show" ? “Changer le regard sur les camélidés” et promouvoir le “dromadaire sportif”, calqué sur le “mouvement saharien” encore “embryonnaire” en France, explique Olivier Philipponneau, éleveur de dromadaires qui organise depuis 20 ans ce type d’animations, pour la première fois en déplacement dans le Grand-Est.
Une pratique naissante
Il explique que le pays compte selon lui 1 500 à 2 000 individus sur 80 millions dans le monde et que le dromadaire "est un coureur comme le cheval" : "Ils peuvent aller jusqu’à 70 km/h avec des poids légers. D’où l’utilisation désormais interdite d’enfants pour monter sur leur dos, maintenant remplacée par des robots jockey”, ajoute-t-il.
Étoile, gagnant des deux duels, fait quant à lui partie de la dizaine de dromadaires en France ayant déjà participé à des courses. “De plus en plus d’Européens s’essaient à la pratique à l’étranger. Je pense que dans 10, 15, 20 ans, le mouvement va arriver dans le pays”, analyse Olivier Philipponneau, également entraîneur chamelier de l’association de jockey Dromas.
Année internationale des camélidés
Le passionné précise que le chameau dromadaire, selon le terme en réalité approprié, a longtemps été utilisé comme monnaie d’échange. Parfois même dans les rangs de vignes et dorénavant dans des fermes ou pour le tourisme, la médiation et le sport.
Un lien avec la France qui faisait justement l’objet d’une exposition, réalisée en cette année internationale des camélidés par des étudiants Agro de l'institut de Rennes et d'Angers et la fédération françaises des chameaux.
Le tout dans une ambiance mauritanienne, puisqu’en marge de cette animation, les rémois étaient invités à découvrir la culture de ce pays dans divers stands, entre plats et pièces artisanales.
La Mauritanie à l'honneur
“L’idée, c'était que les rémois, notamment ceux qui ne partent pas en vacances, s’échappent pendant quelques heures”, se réjouit Frédéric Ferraz, président de l’hippodrome de Reims et de Châlons-en-Champagne.
1 800 personnes ont répondu présentes à cet événement organisé pour la première fois par l’hippodrome de Reims et l’Office de Tourisme mauritanien, parrainé par l’association Dromas et Les dromadaires de Picardie. Frédéric Ferraz n’exclut pas de réitérer. Au contraire.
Après un choix de pays né d’une rencontre marquante, “pourquoi pas un pays chaque année ?”, s’enquiert le membre de la Fédération nationale des courses hippiques.