Le syndicat de l'Union nationale des entreprises de coiffure (Unec) de la Marne est parvenu à obtenir la permission d'ouvrir les salons de coiffure le dimanche 24 et 31 décembre. Un arrêté préfectoral a été pris en ce sens.
Savez-vous ce qui se produit toutes les sept années ? Les 24 et 31 décembre tombent un dimanche, comme ce sera le cas pour cet an 2023.
Et avec lui, les gérantes et gérants de salon de coiffure se retrouvent dans l'incapacité d'ouvrir pour satisfaire une clientèle ayant besoin d'un ultime brushing avant les fêtes de fin d'année. Mais en 2023, ce n'est pas le cas... en tout cas dans la Marne.
France 3 Champagne-Ardenne a joint Florian Marat, gérant du salon de coiffure Hermann and Fisher, en centre-ville de Reims (Marne). Il est aussi vice-président de la section de l'Union nationale des entreprises de coiffure (Unec) du département.
"On a un arrêté préfectoral qui date de 1959, dans certaines régions dont la nôtre. Je ne saurais même pas vous dire pourquoi il existe." Si ça se trouve, les préfètes et préfets non plus... "Tous les sept ans, quand on a ce dimanche, on fait la demande."
D'un cheveu
Florian Marat a porté début novembre 2023 la demande "pour l'ensemble des coiffeurs du département". Lui-même n'ouvrira pas le dimanche 24 décembre. "Dans ce contexte économique et social tendu, c'est bien de laisser le choix aux chefs d'entreprise, s'ils le veulent et peuvent," Ainsi qu'aux employé(e)s. Il avance que des contreparties obligatoires sont expressément prévues. "Ce dimanche est payé double, et fait bénéficier d'un jour de récupération. C'est l'occasion de se faire un peu d'argent... et c'est sur la base du volontariat. Libre cours à chacun."
La préfecture de la Marne a autorisé cette ouverture il y a 14 ans, mais l'a refusée il y en a sept. Des règles existent : déposer une demande assez tôt, recueillir l'assentiment de la majorité des syndicats représentatifs... À défaut, pas le droit d'ouvrir, "même pour le gérant seul. La police municipale reçoit des ordres pour vérifier les commerces ouverts."
Ça met en valeur le métier de coiffeur.
Florian Marat, gérant du salon de coiffure Hermann and Fisher et vice-président de l'Unec
Pour 2023, en tout cas, "c'est fait ; c'est accepté". Une décision que le gérant de salon et syndicaliste souhaite voir médiatisée. "Histoire d'avoir une émulation : si une cliente apprend que le salon ouvre ce dimanche juste pour sa clientèle, peut-être que ça l'incitera à venir. Ça met en valeur le métier."
Ode au syndicalisme
"Et ça met aussi en valeur l'action des syndicats de branche. Pour ce genre de choses, ça montre que ce sont des syndicats comme l'Unec qui s'en occupent, qui font des actions."
"On est dans une génération de coiffeurs gérants ou indépendants, une société un peu léthargique qui a complètement délaissé le syndicalisme de branche. Ils viennent nous chercher quand il y a le covid ou un arrêté préfectoral du dimanche, mais on a peu d'inscrits. Cette action permet de faire briller le fait d'être syndiqué. Demain, si on doit se mobiliser pour la retraite, le ministère ne nous écoutera pas si on n'est que 500."
N'hésitez donc pas à vous rendre dans un salon de coiffure de la Marne pour votre brushing des fêtes : il sera sans doute ouvert ce fameux dimanche. À défaut, n'hésitez pas à vous tourner vers ceux de la Haute-Marne : réputés pour leurs jeux de mots... échevelés.