Yuksek raconte son confinement : "J’ai réfléchi à de nouveaux morceaux pendant le confinement, ça ne venait pas"

Figure de proue de l’électro française, l’artiste rémois Yuksek raconte son expérience du confinement, et sa vision de la vie musicale en période de crise sanitaire.

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Pour les deux mois du confinement, c’est à Reims qu’il est resté. Le choix était plutôt évident pour Pierre-Alexandre Busson dit « Yuksek » : c’est de là qu’il vient, qu’il vit, et qu’il compose sa musique. À la fois DJ et chanteur, mais aussi compositeur de musique pour le cinéma ou les séries, Yuksek répond à nos questions sur son rapport à la musique durant le confinement.

Le confinement a-t-il été pour vous l’opportunité de composer de nouveaux morceaux ?

Non, j’ai essayé de réfléchir à de nouveaux morceaux pendant le confinement, mais ça ne venait pas. J’étais plus préoccupé par la situation sanitaire. Et puis, le confinement est arrivé quelques semaines après la sortie de mon dernier projet [l’album « Nosso Ritmo », sortie le 28 février dernier], dès le début je n’avais pas prévu de me replonger dans une période d’écriture musicale.

En même temps, ça a été l’opportunité d’avancer sur d’autres projets. Des compositions pour d’autres oeuvres, comme la prochaine série d’Olivier Nakache et d’Eric Toledano sur Arte, ou l’adaptation au cinéma de la bande-dessinée « Zaï Zaï Zaï », de Fabcaro.

 

On a pu voir ces dernières semaines plusieurs collectifs essayer de récréer de façon virtuelle l’ambiance des boîtes de nuit. Qu’est-ce que vous pensez de ces expérimentations ?

Très franchement, je ne suis pas fan des concerts confinés. Parfois, on a pu voir des trucs assez cheap. Il y a une grande différence entre regarder un DJ faire son set et un guitariste ou un chanteur en direct. Chez eux, il y a quelque chose de vivant, dans la pratique de l’instrument ou de la voix, il y a quelque chose qui peut être agréable à regarder. Mais regarder un DJ pendant 1 h, c’est un peu une hérésie. En soirée personne ne fixe le DJ, on vient pour le son. 

Après il est toujours possible d’habiller la musique différemment, de l’accompagner avec des images et un fond vert par exemple. C’est ce que j’ai essayé de faire pour les deux DJ set que j’ai mis en ligne pendant le confinement.

 

À cause des mesures de précaution sanitaires, plusieurs lieux de vie nocturne risquent la fermeture. Est-ce que cela vous inquiète ?

Si je suis tout à fait honnête, ça me concerne moins en tant qu’artiste. C’est très difficile pour eux, je connais bien plusieurs personnes travaillant dans ce monde là. Mais je reste plutôt confiant : même s’il y a endroits qui ferment, d’autres seront amenés à les remplacer. Au final, je crois que le public reviendra au moment des réouvertures.

 

Qu’est-ce que vous prévoyez pour la suite, maintenant que le confinement de la musique se termine ?

Après la sortie du dernier album, j’avais prévu de retrouver la scène, avec une tournée qui était programmée en avril. Si le déconfinement se poursuit, je vais essayer de reprendre ma tournée en septembre en France. À l’international c’est différent. Aux Etats-Unis, j’avais une tournée prévue en mars, qui sera décalé d’un an ; au Moyen-Orient, je devais jouer en Israël et au Liban, mais là aussi elle connaîtra le même sort. Au final, ça reste très incertain, je pense qu’il n’y aura pas de concerts avant 2021. Voir à l’été 2021.

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