"Tout le monde peut être mécène" : des vignettes fidélité pour participer à la restauration du patrimoine

Le maire de Fismes, dans la Marne, a décidé de reprendre le principe des vignettes à collectionner, à la caisse du supermarché, pour trouver de l'argent pour restaurer les remparts de sa commune. Un moyen original d'impliquer les commerçants et la population dans la défense du patrimoine.

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Vous avez peut-être l'habitude de collecter des vignettes à la caisse de votre supermarché pour ensuite obtenir un produit en cadeau. La mairie de Fismes, dans le département de la Marne, a décidé de s'inspirer ce système pour venir en aide au patrimoine de la commune.

Elle désire restaurer l'unique section encore debout des anciens remparts qui, jadis, encerclaient la ville en totalité. Ce projet permettra de remettre en place une échauguette à l'extrémité de ces fortifications. Autrefois, un guetteur pouvait y prendre place pour veiller sur les environs et assurer la sécurité de la cité. On pouvait encore apercevoir cette échauguette sur des clichés des années 1950, mais elle a été démontée deux décennies plus tard.

Mais ce projet conséquent a un coût, plus de 350 000 euros. Une somme importante pour la commune de 5 700 habitants, même si elle peut compter sur des subventions pour une bonne partie du financement. "On est aidé par la Région et l'État, on attend la réponse du Département", explique le maire divers gauche Charles Gossard.

"Tout le monde peut être mécène"

L'élu a donc sollicité la Fondation du patrimoine et a décidé de mettre en place cette opération vignettes, en espérant récolter par ce biais 40 000 euros. "On a voulu travailler sur le participatif et monter une opération qui permet à tout le monde d'être mécène", indique l'élu.

Lorsqu'ils font leurs emplettes dans les boutiques, les habitants accumulent des vignettes pour compléter progressivement leur collecteur. Une fois plein, il peut être déposé en mairie. Contrairement au supermarché, on n'obtient pas un cadeau en échange, mais la satisfaction de soutenir sa commune et son patrimoine et de pouvoir inscrire son nom sur la plaque des mécènes qui sera posée au niveau de l'échauguette.

"Ça peut aussi rebooster le commerce local"

Le maire espère que le projet aura un deuxième effet positif, celui de soutenir le commerce local. "On est dans une période commerciale qui relativement faible après la rentrée. Donc ça permet aussi de se dire d'aller faire ses courses à Fismes plutôt qu'ailleurs, pour avoir son étiquette. Ça peut aussi rebooster le commerce local."

En pratique, les commerçants ont acheté leurs vignettes et les collecteurs, pour soutenir le projet patrimonial. Ils choisissent ensuite de les distribuer à leurs clients, en fonction d'un barème qu'ils déterminent. Myriam Hachard, la gérante de la librairie H&M, dont on ne peut pas manquer la grande devanture verte à droite de la mairie, a décidé d'acheter 200 vignettes pour ses clients. "Au bout de dix euros d'achat, hors jeux et hors presse, je vais leur remettre une vignette", explique-t-elle. "Ça concerne Fismes, donc je pense que chaque commerçant et chaque habitant doivent participer, à la hauteur de leurs moyens. C'est toujours bien de pouvoir restaurer notre patrimoine."

"Nos entreprises et nos commerces vont aider des gens qui n'ont pas les moyens d'être mécènes dans leur ville."

Charles Gossard, maire de Fismes

À la boucherie-charcuterie Daevidiak, qui a décidé de prendre 400 vignettes, les clients ont déjà commencé à réclamer les leurs. Ici, le barème a été fixé à une vignette pour 20 euros d'achats.

Sur le trottoir d'en face, Magalie Balk, la gérante de Fim' Pressing s'associe aussi à l'opération, mais sans distribuer de vignettes. "Ce n'est pas ma commune d'origine, mais j'y travaille. Et j'étais vraiment touchée que le maire convoque les commerçants pour qu'on participe", nous explique-t-elle derrière son comptoir. "Les vignettes, je n'ai pas voulu, parce qu'on n'a pas de temps, j'ai préféré faire un don."

François Charlier, à la tête du café de l'Étoile avec son épouse Vanessa, a aussi laissé de côté les vignettes, mais pas le soutien au patrimoine de la ville. "Bien sûr que c'est important, il faut en prendre soin de cette commune. On a une ville assez dynamique, donc il faut profiter de cet élan", nous dit-il avant de retourner en cuisine. Sur la porte d'entrée, une affichette sur fond jaune indique fièrement "J'ai fait un don".

L'opération, commencée vendredi 15 septembre, juste avant les Journées européennes du patrimoine, va se poursuivre pendant deux mois. Si la collecte n'est pas aussi fructueuse qu'espéré, le projet de réhabilitation des remparts se fera tout de même, mais en mobilisant le budget de la mairie. "Tout ce qui peut être aidé par les facilitateurs de projet, c'est de l'argent qu'on pourra mettre ailleurs", souligne Charles Gossard. Il espère pouvoir démarrer les travaux des remparts après l'hiver.

Ce chantier est la première étape d'autres transformations imaginées dans la ville. "C'est un projet à tiroirs. En refaisant les remparts, on va mettre en valeur l'église, le seul monument historique. Mais pour le remettre en valeur, il faut aussi refaire les places, les végétaliser."

L'élu en profite pour nous parler d'un projet à plus long terme, celui d'installer un musée consacré à Albert Uderzo, justement entre l'église et les remparts. Le dessinateur d'Astérix, disparu en 2020, est né à Fismes en 1927.

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