Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a confirmé ce jeudi "l'obstination déraisonnable" envers Vincent Lambert, ouvrant la voie à la procédure d'arrêt des soins souhaitée par le CHU de Reims.
C'est un nouvel épisode dans le feuilleton judiciaire qui déchire la famille de Vincent Lambert. Les parents Viviane et Pierre Lambert, un des demi-frères et une des sœurs avaient déposé une requête pour suspendre la décision prise en avril dernier par le CHU de Reims d'arrêter la nutrition et l'hydratation artificielles de Vincent Lambert.
Dans son jugement rendu ce 31 janvier 2019, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne rejette cette requête. "Il résulte d'une part que le maintien des soins et traitements constitue une obstination déraisonnable (...), et d'autre part, que la volonté de M. Lambert de ne pas être maintenu en vie dans l'hypothèse où il se trouverait dans l'état qui est le sien depuis dix ans, est établie", précise l'ordonnance.
L'état "irréversible" du patient tétraplégique de 42 ans, père de famille, a été souligné par deux expertises judiciaires, en 2014 puis en 2018.
Les frais d'expertise, soit plus de 8 100 euros, sont par ailleurs mis à la charge du CHU de Reims.
Vers le Conseil d'Etat
La mise en oeuvre effective de l'arrêt des soins demeure cependant incertaine. Les parents du patient avaient en effet annoncé qu'ils feraient appel devant le Conseil d'Etat si leur requête était rejetée.Vincent Lambert, ancien infirmier en psychiatrie, est hospitalisé à l'hôpital Sébastopol de Reims, après un accident de la route en septembre 2008 près de Châlons-en-Champagne. Depuis cette date, sa famille se déchire sur son sort en multipliant les recours en justice.
D'un côté, la femme de Vincent Lambert, son neveu et plusieurs de ses frères et soeurs sont favorables à l'arrêt des traitements. De l'autre, ses parents, un frère et une soeur y sont fermement opposés.