Après dix ans d'absence de hausse du prix de leurs consulations, les kinésithérapeutes dénoncent une nouvelle convention au rabais imposée par la sécurité sociale. Ils réclament une revalorisation de leurs tarifs. "On demande à la Sécu de revaloriser à leur juste valeur nos honoraires".
Marion Averty, kinésithérapeute, 26 ans, habite Villerupt en Meurthe-et-Moselle. Son cabinet paramédical est juste à côté, à Audun-le-Roman, dans le nord du département. "Le tarif de base est de 16,13 euros la consultation. On n’a pas eu d’augmentation depuis dix ans". Marion est une jeune kiné, "j'ai eu mon diplôme en 2020".
Mes chères études
Selon la Fédération Nationale des Étudiant·e·s en Kinésithérapie, un étudiant en masso-kinésithérapie devra débourser 7.572 euros pour financer sa rentrée. Au moins un quart d’entre eux sera contraint de contracter un prêt, parfois jusqu’à 50.000 euros. "La consultation n’a pas suivi la hausse de l’inflation et comme nous sommes conventionnés les tarifs restent bloqués. Pourtant les charges sociales, elles, continuent d’augmenter", dit Marion, qui a rejoint le syndicat SNMKR. "On écrit régulièrement aux ministères et aux ARS. On n’a pas de réponse. Ça fait un an que les syndicats sont en négociation avec la sécurité sociale, et on a le sentiment d’être méprisés".
On a un peu les miettes par rapport aux médecins qui demandent beaucoup. On passe toujours après les médecins
Marion Averty, kiné, 26 ans
L'Assurance-maladie propose de revaloriser la consultation des médecins de 1,50 euro. Ce qui porterait le tarif de la consultation à 26,50 euros, contre 25 euros. Et les négociations syndicats-assurance maladie sont dures. Le Sénat vient de voter un texte pour l’accès direct à certains infirmiers et kinésithérapeutes "afin de libérer du temps médical et de faciliter l’accès à la santé". Malgré les protestations des médecins. Ce qui exaspère Marion. "On a un peu les miettes par rapport aux médecins qui demandent beaucoup. On passe toujours après les médecins", explique-t-elle. "Alors oui on se plaint car aujourd’hui il faudrait augmenter le nombre de patients et la qualité des soins peut à ce moment-là baisser. J’ai entre 20 et 30 patients par jour, pour 45 heures de travail par semaine. Aujourd’hui, il y a beaucoup de fatigue, beaucoup de découragement, même si j’adore mon travail".
Marion a rejoint un groupe Facebook qui regroupe à ce jour un peu plus de 10.000 kinésithérapeutes libéraux. "En fait on demande juste à la Sécu de revaloriser à leur juste valeur nos honoraires". Ce collectif de kinésithérapeutes veut défendre les intérêts de la profession et alerter sur le malaise général rencontré par la profession , Négociations kiné : tous concernés !