Un homme de 87 ans a été condamné jeudi 9 mars 2017 à Nancy à deux ans de prison ferme pour avoir tué son épouse, parce qu'il ne supportait plus de la voir glisser petit à petit dans la démence sénile.
Rémo Cipriani a expliqué devant la cour d'assises de Meurthe-et-Moselle, jeudi 9 mars 2017, qu'il ne regrettait qu'une chose : d'avoir échoué à se suicider, immédiatement après les faits.Condamné à cinq ans de prison, dont trois assortis du sursis conformément aux réquisitions du parquet, l'octogénaire est ressorti libre du tribunal.
Pour le vieil homme, ce verdict est "un énorme soulagement, car son geste a été compris, de même que le contexte dans lequel il a eu lieu: celui d'une dépression, d'une usure, d'un épuisement psychique", a dit à l'AFP son avocate, Me Sophie Ferry-Bouillon.
Rappel des faits
Le 19 janvier 2015, à leur domicile de Gélacourt, près de Lunéville, l'accusé avait étouffé Anne-Marie, son épouse depuis 59 ans, en lui plaçant un sac en plastique sur la tête.
La vieille dame souffrait d'une forme de démence sénile, avec "des pertes de mémoire et d'orientation, des absences", a raconté l'avocate.
Le couple, qui avant d'être à la retraite exerçait la profession de vendeurs ambulants de bonbons sur les marchés, était "inséparable", selon Me Ferry-Bouillon: "ils allaient ensemble tous les dimanches à des guinguettes, des thés dansants".
"Elle-même avait dit à ses amis, qui sont venus le raconter à la barre, que c'était trop triste que l'un parte sans l'autre, qu'il valait mieux partir à deux".
La fille unique du couple, qui s'était portée civile, est en revanche venue dire à la cour qu'elle ne comprenait pas le geste de son père.