Le département de la Meurthe-et-Moselle va expérimenter un "revenu d'émancipation jeunes" de 500 euros pour des personnes de 16 à 25 ans, à partir du premier semestre 2024, ont annoncé mardi les élus porteurs du projet.
Un "revenu d'émancipation jeunes" de 500 euros pour des personnes de 16 à 25 ans, c'est l'expérimentation mise en place par le département de la Meurthe-et-Moselle à partir du premier semestre 2024, ont annoncé mardi les élus porteurs du projet. Cette aide financière, accessible sur critères sociaux à des jeunes ayant "peu ou pas de revenus" et n'étant pas éligibles à d'autres aides, comme celle du Crous pour les étudiants, sera versée sur une période de six mois renouvelable une fois.
"Ce n'est pas un énième dispositif", ni un "Revenu de solidarité active (RSA) jeunes, ni un revenu de base", a insisté Chaynesse Khirouni, présidente du Conseil départemental, lors d'un point presse à Nancy. "Le premier critère, c'est celui de la situation sociale, économique et financière", a précisé l'élue auprès de nos confrères de France Bleu Sud Lorraine ce mercredi 22 novembre, "c'est un revenu pour les jeunes les plus éloignés de l'emploi, les plus en difficulté".
L'aide vise en priorité à permettre à des jeunes "en rupture familiale, ou en situation d'errance, ou en période de transition entre les études et l'emploi" de retrouver confiance en eux, a détaillé à l'AFP Lionel Adam, conseiller départemental en charge du projet. Pour lui, il s'agit d'un "coup de tonnerre social", l'aide n'étant pas conditionnée au fait d'avoir un projet, et ne constituant pas un "contrat" avec des contreparties pour le bénéficiaire.
"Cette aide, c'est pour accompagner les jeunes dans un projet de vie" ajoute Chaynesse Khirouni, "ce n'est pas lié à l'insertion professionnelle ou la formation, c'est surtout leur remettre le pied à l'étrier, c'est un revenu tremplin... Il ne faut pas que la démarche soit compliquée et lourde. "
300 jeunes pourraient bénéficier de ce dispositif
Selon l'élue PS, les dispositifs existants ne fonctionnent pas pour tous les jeunes, et "la familiarisation des allocations" des jeunes, corrélées à celles de leurs familles, peut créer des difficultés pour ceux qui seraient par exemple en rupture familiale. L'idée est de leur dire : "Tu as des difficultés, d'accord, mais on a confiance en toi", résume Mme Khirouni. Un système de parrainage ou de mentorat, avec des citoyens bénévoles, sera aussi proposé.
Pour l'heure, environ 300 jeunes pourraient bénéficier de ce dispositif. Le département s'appuiera sur des partenaires comme les associations, la mission locale ou encore la Caisse d'allocations familiales pour trouver le public éligible et instaurer "une relation de confiance".
L'expérimentation, qui débutera en 2024, a vocation à durer trois ans. Pour le démarrage, une enveloppe de 600.000 euros est allouée au projet. Le Département espère toutefois obtenir un soutien financier de l'État, via notamment le Pacte de solidarité. D'autres collectivités, comme l'agglomération de Lyon et le département de la Loire-Atlantique, expérimentent des dispositifs semblables.
En 2018, la Meurthe-et-Moselle et 17 autres départements de gauche avaient déposé une proposition de loi d'expérimentation territoriale visant à instaurer un "revenu de base" pour les jeunes de 18 à 25 ans, ce qui avait été retoqué par le gouvernement, qui a mis en place le Contrat d'engagement jeunes. (Avec AFP)