Nancy redescend en Ligue 2, au terme d'une deuxième moitié de saison catastrophique. Du recrutement raté au manque de caractère des joueurs dans la dernière ligne droite, tentative d'analyse de cet échec.
Seulement 2 petites victoires lors 16 derniers matchs, dont une face à Saint-Etienne (3-1), lors de l'ultime journée du championnat, qui n'aura servi à rien. Le bilan catastrophique de l'ASNL depuis le mois de février a logiquement précipité le club en Ligue 2.
Nancy a affiché bien trop de lacunes cette saison pour espérer se maintenir parmi l'élite. Offensivement d'abord. Avec seulement 29 buts inscrits, c'est une des pires attaques d'Europe. Maurice Dalé (3 buts), Christophe Mandanne (1 but), Anthony Koura (1 but), Youssouf Hadji (0 but) n'ont pas été à la hauteur.
L'échec du recrutement
Le recrutement de l'été dernier pose clairement question. En faisant signer des jeunes joueurs (Koura, Marchetti, Nguessan), et en cherchant à relancer Mandanne, qui s'était exilé dans le très confidentiel championnat des Emirats Arabes Unis, la direction sportive a pris un pari très risqué.
Davantage de joueurs rompus à la Ligue 1 auraient sans doute permis de mieux encadrer les jeunes issus du centre de formation.
Le président Jacques Rousselot reconnaît qu'il y a eu des erreurs de casting, mais que les décisions ont été prises collégialement. Pas question pour lui de pointer du doigt qui que soit dans le staff.
Le départ de Lenglet
Défensivement, Nancy a plutôt assuré en début de saison. A mi-championnat, c'était même la 9ème défense de Ligue 1 (23 buts encaissés). Mais le transfert au FC Séville de Clément Lenglet, le 5 janvier 2017, a fissuré l'édifice. Malgré son jeune âge, le vice-capitaine, était un véritable leader dans le vestiaire. Son départ qui n'a pas été compensé, malgré les 5 millions d'euros empochés par le club dans l'opération, a mis à mal la cohésion du groupe.
Un manque de moelle
La cohésion, l'esprit de corps, la gnaque... Voici aussi ce qui a manqué aux Nancéiens. Des clans s'étaient formés dans le vestiaire, où les esprits se seraient échauffés après la défaite contre Lille (1-2), le 11 mars dernier.
Avant des matchs capitaux comme le derby face au FC Metz ou la finale pour le maintien à Dijon, on n'a pas senti de joueurs animés par un esprit guerrier, par l'envie de tout donner pour sauver le club. Cela s'est traduit sur le terrain par un manque d'agressivité et d'intensité, qui ont été fatals à Nancy.
Autre preuve de cette résignation: avant le dernier match contre Saint-Etienne, certains membres de l'effectif auraient vidé leurs casiers au centre d'entraînement, alors que l'ASNL pouvait encore jouer les barrages pour se maintenir.