Dans les rivières ou les canaux, la baignade sauvage peut être mortelle. Chaque année, près de 400 personnes se noient dans ces espaces à l’aspect inoffensif mais particulièrement dangereux.
Attention à la baignade sauvage ! Avec la forte vague de chaleur qui s’abat sur la France ce mardi 30 juillet, l'envie de piquer une tête dans une rivière, un canal ou un plan d'eau peut devenir irrésistible.
Des espaces dangereux
Ils sont pourtant extrêmement dangereux, alerte Voies navigables de France. “La baignade est, d’une manière générale, interdite sur les voies d’eau de notre réseau”, indique Antoine Vogrig, directeur adjoint de la direction territoriale du Nord-Est des Voies navigables de France.
L’organisme recense six risques courants dans les rivières, les canaux et les fleuves : “Le saut depuis un pont ou une berge est un danger. On peut heurter des objets et des ouvrages de génie civil qui ne sont pas visibles. Nous sommes également amenés à faire de la gestion hydraulique pour permettre le passage de bateau, donc il y a des courants d'aspiration ce qui peut conduire à une noyade par aspiration. Il faut aussi noter que nos berges ne sont pas aménagées pour la baignade donc il peut y avoir des difficultés à regagner la rive”, prévient Antoine Vogrig qui ajoute : “D’une manière plus générale, sur l’ensemble de notre réseau, le courant est fort sous la surface et il y a une faible visibilité dans l’eau ce qui peut entraîner des blessures. Enfin, les voies navigables sont, par essence, naviguées. Donc il y a des bateaux et la co-activité y est dangereuse. Cela peut provoquer des blessures liées aux hélices ou à une collision”.
Les jeunes de moins de 25 en première ligne
Les jeunes de moins de 25 ans sont particulièrement exposés à ce phénomène. Selon Santé publique France, la noyade est la première cause de mortalité par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans en France.
Le chiffre fait tristement écho au drame qui s'est déroulé ce dimanche 28 juillet 2024 à Sorcy-Saint-Martin (Meuse). Un jeune homme de 23 ans, originaire de la région parisienne, s’est noyé dans la Meuse, probablement à cause d’un tourbillon. “Les rivières ou les fleuves sont sujets à des phénomènes de courant très fort ou à des tourbillons. C’est un véritable piège pour les baigneurs et c’est particulièrement vrai dans la Meuse”, explique le directeur adjoint.
Santé publique France rappelle qu'en 2021, il y a eu 1000 décès par noyade et que 40% d'entre elles ont eu lieu dans des endroits non autorisés comme les cours d'eau ou dans les plans d’eau.
Pour tenter d’enrayer le phénomène, Voies navigables de France fait de la prévention sur les réseaux sociaux en diffusant des chiffres impactant et des vidéos à l’aide du hashtag #CoulePasTonEté.
[#CoulePasTonEté] Relayez notre campagne choc !
— VNF - Voies navigables de France (@vnf_officiel) June 24, 2024
Elle a pour but de capter l’attention des ados afin de les sensibiliser aux dangers mortels de la baignade dans des sites non aménagés.https://t.co/9vBgwNwhA8
Votre rôle d’ambassadeur est crucial.
Nous comptons sur vous ! pic.twitter.com/32CSlpoICg
“Les 12-15 ans sont la tranche d’âge la plus impactée. Les jeunes sont plus inconscients des dangers. Donc on utilise des outils de diffusion en vogue chez les ados. Notre campagne cherche à capter l’attention de cette population, même si le risque est réel dans toutes les tranches d’âges”, souligne Antoine Vogrig.
S’il reste encore du travail à faire, les premiers chiffres de Santé publique France pour cet été 2024 fait état d'une baisse de 29% des noyades par rapport à 2023. Entre le 1er juin et le 3 juillet 2024, 221 noyades ont été recensées en France provoquant 69 décès. Mais l'été 2024 ne fait malheureusement que commencer.