Coronavirus : “Plus de regroupements de SDF dans les rues de Nancy, c'est l'objectif d'ici ce weekend” selon le Préfet

Les consignes de confinement liées à l'épidémie de coronavirus s'appliquent à tous. Y compris aux personnes qui vivent dans la rue. Une situation inédite à gérer pour l'Etat et les associations humanitaires. Mais tout le monde travaille à trouver des solutions pour confiner les sans-abri.

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La rue, c'est leur maison. Alors quand le Président de la République et le premier ministre exigent le confinement pour tous, cela devient très compliqué pour les personnes sans domicile fixe. Qu'ils soient sans-abri, migrants ou non, ils vivent et dorment souvent dans la rue... La plupart du temps coupés du monde. A Nancy, le nombre de sans-abri reste difficile à évaluer mais dans les faits: ils échappent involontairement aux consignes d'extrême prudence en vigueur depuis mardi 17 mars 2020. A Nancy, le constat est flagrant dans le quartier de la gare et notamment aux abords de la place de la République.
 

A partir de vendredi, la police et les associations interviendront afin qu'un confinement soit appliqué aux SDF
- Eric Freysselinard, préfet de Meurthe-et-Moselle


Du côté de la Préfecture de Meurthe-et-Moselle, on se prépare à faire respecter les mesures de confinement parmi les plus précaires. “Cela peut surprendre les gens de voir des SDF qui ne sont pas confinés. Mais nous allons renforcer la présence d'équipes mobiles sur le terrain et réouvrir des lieux d'hébergements car le gouvernement a repoussé la fin de la trêve hivernale de deux mois” explique le préfet, Eric Freysselinard. “Les maraudes et les services de police seront à l'oeuvre pour ces opérations. A partir de vendredi, la police et les associations interviendront afin qu'un confinement soit appliqué aux SDF. Ils ne resteront pas en groupe dans la rue. Il en va de leur santé. Plus de regroupements de SDF dans les rues de Nancy, c'est l'objectif d'ici ce weekend.

On a ouvert des capacités d'accueil supplémentaires, quelques dizaines de places qui vont s'ajouter aux disponibilités habituelles. Il faudra maintenant convaincre et même un peu plus que convaincre certains SDF récalcitrants” reconnait Eric Freysselinard.
 

Maintenir certaines personnes dans un lieu va être très compliqué car elles sont habituées à sortir et à vivre dehors.
- Rémi Bernard, directeur général de l'ARS


Une approche partagée par Rémi Bernard, directeur général de l'ARS (Accueil et Réinsertion Sociale). “D'autres personnes ont également des problèmes avec l'alcool... Il y a beaucoup de questions et pour certaines personnes, il y aura des réponses globales qui ne seront pas spécialement adaptées.

L'association, qui gère plusieurs centres d'hébergement en Meurthe et Moselle se prépare aussi à changer de dimension avec le confinement. “Nous faisions surtout de l'hébergement de nuit”, explique Rémi Bernard, “il faut le faire évoluer en 24h/24 ! Le noeud du problème, ce sont les places, leur recensement, la question du personnel et des intervenants pour accompagner le nouveau quotidien des sans abris et que les personnes adhèrent au confinement.
 

On est très inquiet pour les personnes qui ne maitrisent pas la langue française
- Nadège Drouot, Médecins du monde


Pour Nadège Drouot, coordinatrice régionale de Médecins du monde, “Il y a un enjeu sanitaire mais pas seulement. Il faut tout un accompagnement en parallèle. Il faut des mesures de prévention et de prise en charge ultra spécifique, à la hauteur des besoins de ces personnes qui sont dans une situation de grande vulnérabilité. On n'imagine pas une seule seconde un lieu réquisitionné sans accompagnement sur place.

Le préfet de Meurthe-et-Moselle évoque un hôtel d'une cinquantaine de place pour répondre à la situation. ”L'inquiétude", précise Nadège Drouot, "c'est le nombre de places d'hébergement et leur pérénnité et qu'elles soient organisées pour la meilleure protection des personnes et des équipes. Mais il y aussi le message à faire passer: il ne suffit pas de dire aux sans abris de se laver les mains et de faire du télétravail! Proposer des solutions, c'est une chose mais il faut aussi expliquer et s'assurer de leur bonne compréhension. Et on est très inquiet pour les personnes qui ne maitrisent pas la langue française”.

Ça va être difficile à gérer, nous le savons”, avoue le Préfet de Meurthe-et-Moselle. “Les gens qui vivent dans la rue sont dans une situation psychologique délicate mais nous allons nous y employer par l'explication. Il faut mutualiser tous les moyens pour mettre ces personnes en sécurité."
 
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