Coronavirus: des surblouses solidaires pour les hôpitaux du Grand Est

L'Unité mobile de premiers secours de Meurthe-et-Moselle a récupéré un important stock de tissu et a mobilisé son réseau de bénévoles. De quoi produire, dans un premier temps, au moins 300 surblouses à destination du personnel soignant de la région.

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Les machines à coudre et autres surjeteuses tournent à plein régime depuis vendredi 17 avril 2020. La salle de tennis de table du stade Bambuck à Villers-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle) a été transformée en une mini-usine de fabrication de surblouses.

L'initiative est à mettre au compte de l'Unité mobile de premiers secours (UMPS) de Meurthe-et-Moselle. "Nous avons l'intention de produire un maximum de surblouses", confie le directeur opérationnel de l'UMPS, Michaël Beuclair.

L'organisme a mobilisé ses bénévoles et leurs conjoint.e.s et le travail a pu débuter avec une première chaîne de production. Un véritable réseau de couturiers et couturières s'est créé. "Nous sommes organisés en plusieurs ateliers, comme dans une usine, explique Michaël Beuclair. D'abord, le tissu est repassé et découpé. Ensuite, il part à l'assemblage." 

Le tout en respectant scrupuleusement les gestes barrières. Les postes de travail sont espacés de deux mètres minimum. Des petites mains couturières ont apporté leur machine à coudre, et l'Association familiale de Villers-lès-Nancy a prêté gracieusement deux surjeteuses, qui réalisent des coutures plus résistantes.

Pour le maire de Villers-lès-Nancy, François Werner (Nouveau Centre), rien n'est plus normal que d'aider les bénévoles de l'UMPS. "Nous les connaissons de longue date, ils répondent toujours présents quand on a besoin d'eux, raconte l'élu. Ça devient alors une évidence de leur donner simplement une salle et de la chauffer. Nous répondrons toujours présents aussi." Le maire se dit prêt à aider si l'UMPS a de nouvelles requêtes. Il se dit toutefois "sidéré" de voir que les hôpitaux n'ont pas le stock de surblouses nécessaires aujourd'hui.

Objectif 300 surblouses en linge des Vosges

L'UMPS a reçu un important don de tissu de l'entreprise Le Drap Français. Une tonne de draps déclassés (dont les hôpitaux et hôtels ne se servent plus) a été fourni par une entreprise textile des Vosges. De quoi produire 300 surblouses au minimum, dans un premier temps. "On arrive à réaliser une surblouse avec un drapOn nous a promis un nouveau stock prochainement", assure Michaël Beuclair.

Le Drap Français, entreprise basée au Thillot (Vosges), produit du linge de lit haut-de-gamme à destination des particuliers. Depuis le début du confinement, cette activité parait non essentielle. Mais son gérant Eddy Chevier a décidé de poursuivre l'activité avec les salariés de l'association bressaude d'insertion (ABI) pour mettre à disposition du tissu. 40.000 masques ont par exemple été produits à La Bresse (Vosges) avec ce linge.
"Quand on peut aider, à notre modeste niveau, on le fait, affirme Eddy Chevrier. C'est dommage d'avoir laissé notre industrie textile partir à l'étranger et d'en dépendre aujourd'hui; on en paie le prix fort."

Pour les soignants de la région

La production est bien sûr destinée au personnel soignant, dans les établissements où il "manque de matériel et où l'approvisionnement est difficile", convient Michaël Beuclair. Les surblouses seront lavables et donc réutilisables. Un plus non négligeable. "Les personnels doivent en changer à chaque chambre, pour chaque patient, raconte Michaël Beuclair. Et ça permet au personnel de se sentir plus en sécurité."

Les surblouses seront mises à disposition de la préfecture de Meurthe-et-Moselle et des services de l'Agence régionale de santé (ARS), qui en feront la répartition en fonction des besoins.

Les bénévoles de l'UMPS ont déjà été sollicité pendant la crise du coronavirus. Dimanche 29 mars 2020, ils ont participé au transfert de patients atteints du Covid-19 par TGV.En attendant de nouvelles missions, ils lancent un appel à la population, et invitent ceux qui savent coudre à les rejoindre. Ils sont formés à l'encadrement des bénévoles spontanés. Mais les couturiers amateurs pourront coudre depuis chez veux si le coeur leur en dit.
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