La récolte des mirabelles de Lorraine a commencé fin juillet 2022, en avance d'une quinzaine de jours. Chez Vegafruits, la coopérative fruitière de la région, la qualité est au rendez-vous, contrairement à la quantité. Mais son directeur adjoint l'assure : "tout le monde aura de la mirabelle de Lorraine, il n’y aura pas de problème".
Le petit fruit d'or de la Lorraine est arrivé avec deux semaines d'avance en 2022. La récolte a débuté fin juillet pour la centaine de producteurs de Vegafruits. "La qualité est vraiment au rendez-vous cette année. Le fruit est en bonne santé malgré les fortes chaleurs", constate Katharina Dee, responsable commerciale fruits de bouche chez Vegafruits, le 2 août.
La grande sécheresse qui frappe la Lorraine, comme le reste de la France cet été, n'a, semble-t-il, pas eu d'impact sur la récolte. "La racine du mirabellier s'enfonce profondément dans notre sol argileux et calcaire", qui retient l'eau comme une éponge, explique la responsable commerciale. De plus, les mirabelles "se plaisent en Lorraine grâce à l'alternance de température entre le jour et la nuit", souligne Katharina Dee.
En revanche, la quantité est en baisse. "Par rapport à une année normale, 2022 est une année moyenne. Il faut compter peut-être 50% de récolte en moins", explique Arnaud Colin, le directeur général adjoint de la coopérative. En cause, "les conditions de floraison difficiles dans la Meuse. Il y a eu un peu de gelée, puis beaucoup de pluie et même de la neige certains jours", détaille-t-il. Mais "tout le monde aura de la mirabelle de Lorraine, il n’y aura pas de problème", assure Arnaud Colin.
Entre deux et trois tonnes de mirabelles triées par heure
Cette année, les mirabelles sont "croquantes, sucrées, et le calibre est bon, mais il manque la couleur pour l'instant. Elles sont encore un peu vertes", note Katharina Dee. "On attend, on n'est pas pressés. Ce qu'on veut, c'est que les mirabelles soient fidèles à l'IGP [l'Indication Géographique Protégée dont bénéficie la mirabelle de Lorraine depuis 1995, ndlr] donc il faut qu'elles remplissent les trois critères de calibre, de taux de sucre et de couleur." Le fruit atteint le summum de la beauté lorsqu'il se pare de "joues rouges", précise-t-elle.
Vegafruits représente 40% du marché mondial de la mirabelle. Dans son usine de Saint-Nicolas-de-Port, en Meurthe-et-Moselle, chaque heure, entre deux et trois tonnes de mirabelles sont triées. Et une soixantaine de palettes, comportant chacune 600 kilos de fruits frais, sont expédiées chaque jour vers la France, la Suisse, la Belgique et le Luxembourg. Sur la saison de la mirabelle, qui dure six semaines, la coopérative peut récolter jusqu'à 7 000 tonnes de fruits. En 2022, cela risque donc d'être moitié moins.
Fruits frais, compote, confiture, purée mais aussi huile de mirabelle
Un tiers des mirabelles, celles récoltées à la main, sont destinées à la vente en tant que produit frais. Et les deux autres tiers sont transformés en purée, compote, confiture et surgelés. Vegafruits assure seulement la transformation du produit brut, sans ajout de sucre. Afin de trier les mirabelles, l'usine de Vegafruits est équipée de plusieurs machines dotées d'appareils de tri optique permettant d'écarter avec précision les fruits en fonction de leur calibre, de leur couleur, et de leurs défauts. En tout, 300 à 600 personnes travaillent pour la coopérative pendant la saison de la mirabelle.
Vegafruits produit chaque année 200 litres d'huile de mirabelles, extraite à froid, à partir des noyaux du fruit. Une huile "très hydratante, utilisée dans la fabrication de cosmétiques", explique Katharina Dee. Si la mirabelle de Lorraine représente l'activité principale de Vegafruits, la coopérative, créée en 1991, travaille également les quetsches de Lorraine, la cerise de Montmorency et les myrtilles des Vosges.