Après deux mois de confinement, de nombreux Grands Nancéiens se sont lancés à la recherche d'un logement avec jardin ou terrasse. Les agences immobilières croulent sous les demandes depuis quelques jours. Difficile de prédire si cette tendance va perdurer et quel sera son impact sur les prix.
"Depuis lundi, ça n’arrête pas, c’est de la folie! On est presque sur : 'je prends n’importe quoi pourvu qu’il y ait un extérieur!'" Sophie Pommier-Ostermann travaille pour l’agence immobilière Orpi-Stanislas à Nancy. Depuis la fin du confinement, sa boîte mail et son téléphone sont en surchauffe.Beaucoup de citadins vivant en appartement ont très mal vécu ces deux mois passés entre quatre murs, sans accès vers l'extérieur. Dans le Grand Nancy, comme dans de nombreuses métropoles françaises, c’est donc la ruée vers les maisons avec jardin ou les appartements avec terrasse. Un phénomène valable aussi bien pour les ventes que pour les locations. "Nous venons de mettre en location une petite maison avec jardin à Seichamps, à moins de dix kilomètres de Nancy."
"C'est incroyable! On nous a envoyé des messages à quatre ou cinq heures du matin!" complète Charles Didier, responsable des agences Stéphane Plaza Immobiliers de Nancy et Saint-Max. "Cette période de huis-clos a montré à quel point il était primordial de se sentir bien dans son chez-soi. De nombreuses personnes ont pris le temps de réfléchir à ce qu’elles voulaient vraiment et leur projet immobilier a mûri."En une journée, nous avons reçu 75 demandes de renseignements. C’est du jamais vu!
- Sophie Pommier-Ostermann, agent immobilier.
Besoin de pouvoir respirer
Adèle et Tristan ont franchi le pas. Propriétaire d’un bel appartement à Nancy, ce couple d’enseignant a épluché les annonces de maisons pendant le confinement et programmé des visites cette semaine. Ce vendredi 15 mai 2020, ils ont fait une offre pour une maison dotée d'un petit jardin à Jarville. Celle-ci vient d’être acceptée."Après les canicules de ces dernières années, qui ont été difficiles à supporter en appartement, nous envisagions déjà d’acheter une maison", explique Adèle. "Le confinement avec la fermeture des parcs a été très dur à vivre et cela a achevé de nous convaincre."
On a eu un déclic. On s’est rendu compte qu’on avait vraiment besoin d’un jardin pour avoir la possibilité de respirer!
- Adèle
"Nous recherchons activement ce type de produits pour nos clients, mais le problème, c’est qu’ils sont rares sur le marché", explique Julien Garric, le responsable de l’agence.
Une stabilité des prix malgré tout?
Déjà très prisés avant la crise sanitaire, ces logements se vendent en général rapidement à Nancy, comme dans sa petite couronne. Alors avec cette augmentation de la demande, leurs prix (entre 2.100 et 2.800 € du m2 en moyenne) ne risquent-ils pas de flamber?"Il y aura peut-être une légère augmentation de l'ordre de 5 ou 6% sur certains produits, du type pavillon de 100 m² avec un petit bout de terrain. Mais, je ne pense pas que les prix vont exploser", rassure Charles Didier. " Je suis assez confiante. Même si la pierre est une valeur refuge, je pense que cela devrait rester stable", complète Sophie Pommier-Ostermann. "Les gens ne sont pas prêts à payer n'importe quel prix non plus". D'autant que toutes ces demandes de logement ne se traduiront pas systématiquement en ventes.
Les conséquences économiques de la crise du Covid-19 risquent de peser sur la solvabilité de certains acheteurs et les banques vont sans doute se montrer encore plus prudentes avant d'octroyer un prêt. Quoiqu'il en soit, il faudra attendre encore quelques semaines pour savoir si cet engouement pour les maisons avec jardins et les appartements-terrasses se confirme ou si ce n'était qu'un feu de paille post-confinement.