Jean-François Husson, sénateur LR de Meurthe-et-Moselle, alerte l’Etat sur la disparition des distributeurs automatiques de billets dans les campagnes. Il tenait une conférence de presse dans le petit village de Minorville lundi 17 février.
Minorville, commune du nord-Toulois de 230 habitants, est le village de Meurthe-et-Moselle le plus éloigné d’un distributeur automatique de billets. Le plus proche est à 25 minutes en voiture.
C’est l’endroit qu’a choisi le sénateur Jean-Francois Husson (LR) pour tenir son point presse sur la désertification bancaire dans les territoires ruraux, ce lundi 17 février 2020.
Il vient d’envoyer un courrier au ministre de l’Economie dans lequel il déplore la "disparition progressive de services publics et privés, notamment lorsqu’ils sont implantés en dehors des centres urbains".
"Les commissions interbancaires de retrait ont été fortement revalorisées il y a quelques jours alors que la réflexion sur le maillage territorial des distributeurs de billets est à l’arrêt. Ces frais vont passer de 57 centimes à 87 centimes" explique le sénateur, vice-président de la Commission des finances.
L’Etat ne doit pas s’exonérer d’une réflexion générale sur l’accès au cash.
- Jean-Francois Husson, sénateur (LR)
Disparités territoriales
En juin 2019, la Banque de France a publié un rapport sur l’accès du public aux espèces.Fin 2018, la métropole comptait 52.697 distributeurs automatiques de billets. Ils étaient 55.629 trois ans plus tôt.
Si la France se place au sixième rang européens pour le nombre de distributeurs rapportés au nombre d’habitants, ça se complique quand on rapporte les chiffres aux kilomètres carrés.
En Meurthe-et-Moselle, le nombre de distributeur a chuté de 9,8% entre 2015 et 2018. C’est plus que la moyenne nationale qui est de 5,3%.
Pour lire le rapport de la Banque de France, cliquez ici :
Evasion commerciale
A Cirey-sur Vezouze, le distributeur a failli disparaitre il y a 2 ans. Le maire s’est battu pour le conserver. Une pétition a même circulé. Le maintien s’est fait mais au prix d’une participation financière annuelle qui s’élève à plus de 7.000 euros.René Acrement (maire SE) explique: "perdre un distributeur peut remettre en cause la vie économique de la commune. Cirey est un bourg-centre avec un marché tous les jeudis et plusieurs commerces, boulangerie, tabac… Les habitants ont besoin de cash pour faire vivre ces commerces. "
Une des solutions pourrait-être la création de distributeurs sans marque, qui ne seraient plus dépendants des banques.Le fait de retirer de l’argent dans une autre commune incite à acheter ailleurs."
- René Acrement, maire (SE) de Cirey-sur-Vezouze