Dissolution de l'Assemblée nationale : les (ex) députés de la majorité présidentielle sur la sellette

Après l’écrasante victoire de l'extrême droite aux élections européennes du 9 juin 2024, Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale. En Lorraine, où le RN a obtenu des scores historiques aux élections européennes, plusieurs députés risquent de ne pas être reconduits.

C’est un coup de tonnerre politique. Il est 21 heures, dimanche 9 juin 2024, quand Emmanuel Macron annonce la dissolution de l’Assemblée nationale après un revers électoral aux élections européennes. La décision met instantanément fin au mandat des députés jusqu'aux élections législatives anticipées, le 30 juin et le 7 juillet. Avec le Rassemblement national qui caracole en tête, les parlementaires de la majorité présidentielle en Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle et dans les Vosges sont sur la sellette.

C’est risqué mais je crois qu’il aurait été pire de ne pas écouter le peuple

Christophe Choserot, chef de file Renaissance au conseil régional Grand Est

Depuis cette annonce choc, les réactions des élus du camp présidentiel tombent au goutte-à-goutte. Christophe Choserot, maire de Maxéville (Meurthe-et-Moselle) et chef de file Renaissance au conseil régional Grand Est, réagit au micro de France 3 Lorraine. "C’est risqué mais je crois qu’il aurait été pire de ne pas écouter le peuple. La décision du président de la République était, me semble-t-il, la seule chose à faire. Ça va être une campagne très courte mais le débat va être clair. Va-t-on choisir de renforcer la France au sein de l'Europe, remettre le pays dans de grandes valeurs progressistes et humanistes ou, à l’inverse, continuer ce déferlement vers le Rassemblement national ?", questionne l’élu Renaissance.

Les députés Renaissance au "chômage" en Lorraine

Jusqu'à ce lundi 10 juin 2024, date à laquelle la dissolution est officiellement actée, la Lorraine dénombrait cinq députés REN (Renaissance) ou apparentés à l’Assemblée nationale.

  • En Moselle (9 députés au total), on comptait deux députés Renaissance. Les mandats de Belkhir Belhaddad (député REN de la 1ʳᵉ circonscription) et de Ludovic Mendes (2ᵉ circonscription) sont donc remis en jeu.
  • En Meurthe-et-Moselle (7 députés au total), les sièges de Carole Grandjean (députée REN de la 1ʳᵉ circonscription) et d’Emmanuel Lacresse (2ᵉ circonscription de Meurthe-et-Moselle) sont en suspens. Carole Grandjean avait déjà annoncé en mars 2024 qu'elle ne serait plus députée à partir de l'automne. Son suppléant Philippe Guillemard a quant à lui fait savoir qu'il serait candidat aux législatives dans la 1ʳᵉ circonscription de Meurthe-et-Moselle.
  • Dans les Vosges (4 députés au total), David Valence (député apparenté REN de la 2ᵉ circonscription) voit aussi son mandat suspendu.
  • En Meuse (2 députés au total), aucun député Renaissance n'était élu.

Pour rappel en Lorraine, Jordan Bardella et le Rassemblement national sont arrivés largement en tête des élections européennes du dimanche 9 juin 2024 avec 46,03% dans la Meuse (contre 13,14% pour Renaissance), 40,48% en Moselle (13,63% pour Renaissance), 41,97% dans les Vosges (13,18% pour Renaissance) et 35,79% en Meurthe-et-Moselle (13,82 % pour Renaissance).

Certains partis vont devoir dire clairement quel est leur choix et sortir de l'ambiguïté

Emmanuel Lacresse, député Renaissance de Meurthe-et-Moselle

Comme pour tous les (anciens) députés, son avenir est en suspens. Emmanuel Lacresse était, jusqu'à aujourd'hui, député Renaissance de la 2ᵉ circonscription de Meurthe-et-Moselle. "La dissolution est prévue dans la Constitution, pour consulter les Français et pour sortir d’une crise constitutionnelle. Là, on va avoir un message législatif, avec des décisions qui déterminent qui prend les clefs de la France, financièrement, socialement, sur la régulation du secteur privé, entre autres. Certains partis vont devoir dire clairement quel est leur choix et sortir de l'ambiguïté. On ne peut pas être tout en même temps", insiste celui qui n’est plus parlementaire jusqu’à nouvel ordre.

Peu après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée par le président de la République, le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a indiqué que la majorité présidentielle "ne présentera pas de député" face à "des députés sortants faisant partie du champ républicain". Les élus et candidats Renaissance n’ont que trois semaines devant eux pour faire basculer la tendance. Ils doivent maintenant reconstituer des listes et organiser une campagne éclair avant le premier tour des législatives anticipées, le 30 juin 2024.

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