L'annonce de l’organisation de nouvelles élections législatives le 30 juin et 7 juillet prochain inquiète les petites communes et les entreprises qui gèrent la mise sous pli des professions de foi. Elles ont trois semaines pour se mettre au point.
La course contre-la-montre est lancée. Après l’annonce d’Emmanuel Macron, ce dimanche 9 juin 2024, de la dissolution de l'Assemblée nationale et de l'organisation de nouvelles élections législatives le 30 juin et le 7 juillet prochain, les petites communes s'organisent. Une tâche pas toujours simple à trois semaines des scrutins.
Les communes en difficulté
À Velle-sur-Moselle, le bureau de vote n’est même pas rangé après les élections européennes de ce week-end. Isoloirs toujours en places, urnes et bulletins encore sur la table, la commune n’a pas encore eu le temps de se remettre de la précédente journée d’élection qu’elle doit déjà se préparer pour les législatives : “ Il va falloir que l’on remette en place des panneaux, que l’on s'assure qu’il y aura suffisamment de personnes pour tenir le scrutin ce qui n’est pas évident. C’est vrai que ça représente du travail qui vient se surajouter à toute l’activité que l’on a en parallèle”, explique Evelyne Mathis, la maire du village.
Un pari d’autant plus compliqué que l’organisation de ces élections coûte cher. La maire de Lunéville, Catherine Paillard, en sait quelque chose : “C’est compliqué parce que financièrement ce n’est pas prévu. L'organisation est à la charge essentiellement des communes. Par dimanche, nous payons 14 000 euros, l’État quant à lui nous donne 1 100 euros”, précise-t-elle.
Pour ne rien arranger, la période sur laquelle se déroulent les élections met à mal les communes : “C’est compliqué parce que c’est une période de vacances pour les élus, les agents et les bénévoles” déplore l’élue LR. Pour assurer le service, elle doit donc trouver une autre solution : “On va demander des bénévoles. La secrétaire du maire appelle depuis lundi matin des bénévoles que l’on connaît pour savoir s’ils acceptent de prendre des permanences les deux dimanches des élections".
On va essayer de trouver entre 300 et 500 personnes
Maxime LedoyenDirecteur administratif et financier de Gestra
Un autre secteur se retrouve également face à un défi. L'entreprise Gestra (dans les Vosges), spécialisée dans la logistique de main-d’œuvre et de conditionnement et qui s’occupe de la mise sous pli des documents électoraux depuis 2017 est, elle aussi, en recherche de personnel. “On va essayer de trouver entre 300 et 500 personnes en plus de nos employés qui sont environ 80”, déclare Maxime Ledoyen, directeur administratif et financier de l’entreprise.
Une semaine pour tout envoyer
Mais le temps presse : “Nous allons recevoir les documents des partis mardi 18 juin à 18 heures, derniers délais. Ensuite, on va commencer la mise sous pli dans la nuit et il faudra que tout soit envoyé dans la nuit du mercredi 26 au jeudi 27 juin”, souligne-t-il.
Si cette fois, la structure s’occupe seulement de la mise sous pli des professions de foi pour la Moselle, elle devra tout de même envoyer près de 750 000 enveloppes. “Avec les législatives, il y a une particularité, c’est qu’on doit faire des enveloppes différentes pour les neuf circonscriptions. Ça va donc être plus technique que pour les européennes”, poursuit le directeur administratif et financier. Pour faire face à la charge de travail, Gestra a prévu de séparer les personnes en trois équipes, l’une du matin, l’autre en journée et la troisième de nuit.
Les trois prochaines semaines s’annoncent chargées. Les acteurs de l’organisation des élections administratives à venir sont dans les starting-blocks pour respecter les délais imposés.