La Marche des fiertés LGBTI+, ex Gay Pride, a réuni des milliers de personnes venues célébrer et revendiquer la diversité. Revivez cette journée de fête et le défilé du 8 juin à Nancy.
Une journée de fête, pour revendiquer la diversité et l’inclusion. La Marche des fiertés s’est tenue ce samedi 8 juin 2024, dans le centre-ville de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Plus de 3000 personnes étaient au rendez-vous. Retour sur cet événement organisé par plusieurs associations partenaires et piloté par Équinoxe, centre nancéien pour les personnes lesbiennes, gays, bi, trans intersexes, non binaires et leurs alliées.
Pas de fête sans revendications
Dès 14 heures, place de la Carrière, le village associatif lance le top départ d’une journée aussi engagée et politique que festive. Dans leurs stands respectifs, plusieurs associations sont présentes pour échanger avec le public ou mettre en avant les actions et initiatives locales en faveur des droits LGBTI+. “La Marche des fiertés est l’une des deux journées les plus importantes de l'année pour nous, avec le 17 mai, la journée internationale contre les haines anti-LGBTI+”, résume Maria-Anna Reina, la présidente d’Équinoxe.
X (nom d'emprunt), est membre de Quidam·es, une association nancéienne queer radicale, féministe et anti-impérialiste. Avec les autres membres présents, elle tient l’un des stands du village associatif. “Le mouvement queer est politique. Nous sommes dans une dynamique de redistribution des moyens. Aujourd’hui, nous distribuons des livres gratuits, pour les étudiants par exemple. Nous proposons aussi des morceaux de pastèque à prix libre, l’argent sera reversé à Urgence Palestine”, explique la militante.
Après les prises de parole des associations LGBTI+, place à la célébration. Le cortège s'élance sous le soleil, au rythme des sonos, aux alentours de 15h15. Le défilé est animé par un char musical, avec le DJ drag Nikaïa aux platines. La foule compacte forme une masse colorée, accessoires et banderoles arc-en-ciel sont de la partie. Tilia arbore une pancarte sur laquelle l’emblématique drapeau LGBT se mêle à celui de la Palestine : “Cette marche, c’est un mélange de joie, de fierté de vivre et de lutte. Les luttes sont transversales, il faut se battre pour nos droits”.
Une marche (très) politique
Pour comprendre les origines de cette marche, il faut remonter plus de 50 ans en arrière. Les émeutes de Stonewall, qui ont opposé policiers et clients d’un bar gay clandestin à New York en juin 1969, ont donné naissance à la première Gay Pride, un an plus tard. “La base de la Pride, ce sont des émeutes. Une techno parade, c’est intéressant et ça fait du bien mais il faut se rappeler le caractère politique de l’événement. Nous n’avons pas les mêmes droits que les autres et nous subissons des violences au quotidien”, déplore X, de l’association Quidam·es.
Un point de vue que partage Maria-Anna Reina, la présidente du centre LGBTI+ Équinoxe. “Évidemment, cette marche est politique, revendicative et militante. On ne peut pas se permettre de ne pas évoquer l’actualité. Ici et ailleurs, nos vies ont toutes la même valeur. C’est important de pouvoir extérioriser, de chanter, de prendre la parole et d’être visibles. La Marche des fiertés montre qu’on est là et qu’on restera là”, insiste la militante.
Parmi les causes mises en avant en cette journée du 8 juin, la lutte contre la transphobie. Le 28 mai 2024, les sénateurs ont adopté une proposition de loi “visant à encadrer les pratiques médicales mises en œuvre dans la prise en charge des mineurs en questionnement de genre”. Une loi transphobe, selon X de l’association Quidam·es, qui dénonce une “véritable catastrophe qui va provoquer des morts”. Elle ressent, dans la société actuelle, une ambiance de plus en plus délétère : “On souffre du système et on sent que le racisme, la transphobie et les discriminations sont chaque fois plus présents”.
Au total, la Marche des fiertés de Nancy a réuni 3500 personnes selon les organisateurs, 2700 selon les forces de l'ordre. Après cette journée intense, la fête se prolonge toute la soirée. Dès 18h30 et jusqu’à minuit, l’association Quidam·es organise une soirée queer avec trois DJ, sur invitation, dans le jardin du musée des Beaux-Arts. S'ensuit la soirée officielle de la Pride 2024, à partir de 22 heures à l'Autre Canal. Au programme, drag shows, spectacle cabaret, concert et DJ set.