EN IMAGES. Rassemblement anti-RN : "J’aime la France, j’aime mon pays, j’aime le saucisson et pourtant je vote à gauche"

Alors que le Rassemblement national atteint des scores historiques en France, un millier de personnes, surtout des jeunes, ont manifesté contre l'extrême droite à Nancy mardi 11 juin 2024 au soir.

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"Siamo tutti antifascisti" (nous sommes tous antifascistes), scandent en chœur les centaines de personnes réunies, dès 19 heures, ce mardi 11 juin 2024, place Stanislas à Nancy, en Meurthe-et-Moselle, à l’appel de l’UJN (Union des jeunes Nancéiens). Le Rassemblement national a obtenu un score inédit lors des élections européennes du dimanche 9 juin, loin devant le camp présidentiel. Pour l’union des gauches et contre l’extrême droite, ces manifestants comptent bien faire entendre leur voix avant les législatives anticipées du 30 juin et du 7 juillet.

Lou, Lola, Éloïse et Sarah sont étudiantes en santé et dans le social. Toutes âgées de 18 à 20 ans, elles ont voté pour la première fois pour les élections européennes du 9 juin 2024. "C’est le taux de jeunes qui a voté à droite qui m’a fait venir ici. Beaucoup de gens ont voté pour Jordan Bardella parce qu'il est ultra-médiatisé et qu’il se met en scène sur les réseaux sociaux. C’est la culture du vide. C’est grave car ses idées font peur, il n’y a aucune empathie et aucun humanisme dans le programme du RN", explique Lou, 20 ans.

Un point de vue que partage Lola, 19 ans, qui s’inquiète pour l’égalité entre les femmes et les hommes, en cas d’accession au pouvoir de l'extrême droite. "Il ne faut pas céder à la désinformation, aux mensonges. Il faut s’informer et lire les programmes. Quand je vois des femmes qui vont voter pour le RN, je trouve ça hallucinant. Que ce soit sur l’IVG ou sur d’autres sujets, le RN entrave le droit des femmes", martèle l’étudiante. 

Pour Éloïse, 19 ans, on peut très bien aimer son pays sans céder aux sirènes du nationalisme et du populisme. "Il faut arrêter de faire croire que les seules personnes qui aiment la France sont de droite. J’aime la France, j’aime mon pays, j’aime le saucisson et pourtant je vote à gauche. La jeunesse doit emmerder le Front national (aujourd’hui Rassemblement national). Ce parti, c’est la xénophobie, la transphobie, le sexisme, la haine de l’autre. Les gens sont désinformés, décérébrés", désespère la jeune femme.

Ces quatre amis sont venus manifester ensemble. Anna, 27 ans, travaille dans l’humanitaire et le cinéma. "Ce qui se passe est très dangereux. Mon père est Iranien, je sais que la démocratie n’est pas acquise", lâche la jeune femme. Christophe, 31 ans, compte sur l’union des gauches pour faire barrage à l’extrême droite. "L’annonce de constitution du Front populaire par plusieurs organisations de gauche pour les élections législatives donne un peu d’espoir. C’était nécessaire qu’ils essayent de se rassembler", souligne ce chercheur et musicien.

À leurs côtés, Justine, 23 ans, animatrice dans une association. Selon elle, la "surmédiatisation du RN" est l'une des causes principales de la montée de l’extrême droite en France : "Jordan Bardella ne fait pas de la politique, il fait de la communication. Le RN inonde les réseaux sociaux avec des vidéos de moins d’une minute, pour être bien référencés sur internet et capter l’attention. C’est atterrant car on ne peut pas faire la politique en moins d’une minute". Même constat pour Clotilde, 26 ans, chargée de projet en santé publique. "C’est terrifiant un tel niveau de désinformation. Le RN est clairement surmédiatisé et ses représentants mentent en permanence. Ils sont racistes, misogynes, transphobes", soupire la jeune femme.

Après le rassemblement, les manifestants ont défilé dans le centre-ville de Nancy, avant de revenir Place Stanislas, vers 21h40. Une heure plus tôt, en marge du cortège, un affrontement a eu lieu dans le centre-ville de Nancy, "entre quelques ultras d’extrême gauche et d'extrême droite", selon la communication de la Police nationale. Les forces de l'ordre on fait l'usage de lacrymogènes pour disperser les concernés et aucune interpellation n'a eu lieu. Un nouveau rassemblement est annoncé samedi 15 juin à 10 heures, place Charles III à Nancy, à l'appel de plusieurs syndicats.

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