Dans la nuit de mercredi à jeudi, des détonations ont eu lieu dans la commune de Mont-Saint-Martin. Ces incidents interviennent quelques heures après une conférence de presse où la préfète de Meurthe-et-Moselle, le maire de Mont-Saint-Martin et la procureure de la République de Val-de-Briey ont affirmé leur détermination à lutter contre la délinquance.
Une action provocatrice ? Une réponse aux actions sécuritaires menées par la préfète ? Pour le maire de Mont-Saint-Martin, il n'y a pas de doute. Les explosions qui se sont déroulées dans la nuit du mercredi au jeudi 12 décembre 2024 dans sa commune du Pays-Haut sont une conséquence directe de la conférence de presse menée mercredi par la préfète de Meurthe-et-Moselle et la procureure de Val-de-Briey. Lors de cette réunion, la représentante de l'État, Françoise Souliman a rappelé la forte mobilisation de ses services suite aux divers incidents qui ont secoué la commune depuis le début de l'année.
Un engin explosif plus sophistiqué
Quelques heures plus tard, dans la nuit de mercredi à jeudi, une détonation a réveillé les habitants du quartier du Val. Il était aux alentours de minuit trente. Alertée par la population, la police s'est rendue sur place. Les deux fonctionnaires ont constaté sur place un engin explosif artisanal qui a créé un cratère de 10 centimètres. Certains débris ont été projetés à vingt mètres, selon Cyril Baudesson, délégué départemental du syndicat Alliance police nationale 54. Les vitres de certains véhicules ont été soufflés, tout comme les fenêtres de plusieurs habitations. Des coffrets électriques, des boîtes aux lettres et un rétroviseur intérieur ont été impactés. Aucune personne n'a été blessée.
Selon Cyril Baudesson, la puissance de cette détonation s'explique par l'usage d'un engin explosif artisanal plus sophistiqué qu'à l'accoutumée : "On passe un seuil plus important. C'est un mode opératoire utilisé par la criminalité organisée, ou même lors d'un attentat." Lorsque la police était sur place, d'autres détonations ont été entendues dans un intervalle d'une heure. Mais par manque d'effectifs, les policiers n'ont pas pu couvrir toute la zone. Un problème qui n'est pas nouveau. Le Pays-Haut subit un manque d'attractivité des forces de police. Ce jeudi matin encore, les forces de l'ordre se sont entretenues avec la préfète pour lui rappeler leurs besoins.
Une réponse à l'échelle nationale
La police n'est pas la seule à réclamer plus de moyens. Le maire de la commune, Serge De Carli, appelle à une réaction à l'échelle nationale : "La commune n'a pas les moyens. J'en appelle aux missions régaliennes de l'État." Le maire est catégorique, ces explosions constituent "une action provocatrice" après la conférence de presse de la veille. "Ce sont des actes de guerre qui ne s'expliquent pas et qui sont inqualifiables. Quel est l'objectif : semer la terreur ?", déplore Serge De Carli, qui fait face à des habitants "apeurés et interloqués". Selon lui, ces exactions sont des "évènements sporadiques liés à des évènements géographiques" qui donnent "une image délétère d'une commune populaire."
Dans l'immédiat, des renforts de police sont attendus pour les fêtes de fin d'année. Une enquête est en cours pour faire la lumière sur les auteurs de ces actes.