Le gui, source d'inspiration des artistes de l'École de Nancy : Gruber, Lachenal, Mougin, Daum (1/12)

La nature comme source d'inspiration. Loin d'être un lieu commun, c'est le fondement même de l'École de Nancy. Courant d'art, fait d'oeuvres d'air et de nature, initié à Nancy, ce mouvement n'a eu de cesse de représenter les plantes sur des supports décoratifs divers.

Les Nancéiens le connaissent bien, ce mouvement artistique qui fait rayonner Nancy dans le monde entier. Les amateurs d'art aussi. Mais vous ? Que connaissez-vous de l'École de Nancy ? Nous avons choisi de vous présenter ce mouvement artistique, qui s'est épanoui à cheval sur une période qui va de la fin du XIXe siècle au début du XXe, sous l'angle des plantes représentées. 

L'occasion de voir l'étendue des domaines artisanaux et industriels qui ont permis l'avènement de ce courant très spécifique de l'Art Nouveau. A l'initiative de quelques personnalités, les ateliers de peinture, verrerie, marqueterie, menuiserie, du vitrail, de la ferronnerie, de la joaillerie, qui sont établis autour de Nancy s'enrichissent de leurs savoir-faire respectifs et créent une effervescence artistique en s'alliant à des botanistes. Les plantes pour toute source de création. 

Nous avons choisi douze plantes, une par mois, pour donner un petit aperçu des créations de l'École de Nancy. Avec l'aide des spécialistes du Musée de l'École de Nancy, de la ville de Nancy, de la villa Majorelle et du musée des Beaux-Arts de Nancy, nous avons eu accès à un grand nombre d'oeuvres. Ouvrons cette série avec le gui

Un brin de botanique

Cette plante, par sa forme et son mode de vie, a suscité l'imagination à travers les siècles. Par sa forme de boule verte suspendue dans les arbres, contenant - lorsqu'on l'observe de plus près - d'autres boules petites et blanches. De quoi attirer l'attention de générations de druides, sorciers et rebouteux, qui ont entretenu le mystère sur cette plante, et lui ont été attribué des vertus bénéfiques. La science botanique le décrit comme un arbrisseau parasite qui se développe en rameaux. L'arbuste donne des fleurs, qui, quand, elles sont fécondées, deviennent des baies blanches.

Une touche artistique

Pour ce mois de janvier 2021, dans la famille "École de Nancy", je demande le gui. Logique de commencer par cette plante de bon augure. Même si, côté embrassades, pour cette nouvelle année 2021, le compte n'y est clairement pas.  

  • Quelques notes de verre et de céramique

Vous n'avez sans doute pas réveillonné autour d'un service de table aussi stylé que celui qui est en photo ci-dessus. Composé d'éléments en céramique, assiettes et compotier et de verres, il est signé Edmond Lachenal et réalisé par l'atelier Keller et Guérin.

Peut-être avez-vous eu la chance de recevoir des fleurs coupées à l'occasion de ces drôles de fêtes 2020-2021 (si votre fleuriste a résisté à la crise sanitaire). Vous n'aurez toutefois pas la possibilité de les mettre en valeur dans le vase "Au gui l'an neuf" de Joseph Mougin. Il se trouve bien au chaud, dans une vitrine du musée de l'École de Nancy. 

Cet autre vase, en verre, porte aussi la mention "Au gui l'an neuf". Il se trouve au Musée des Beaux-Arts de Nancy, dans une salle où les vitrines éclairées mettent en valeur près de 300 pièces de la collection Daum. 

 

  • Une once de joaillerie

Vous n'accrocherez pas non plus à vos manches de chemise, ces boutons de manchette représentant du gui. Bien qu'il soit communément admis que le gui porte bonheur, les bijoux ne sont en rien utiles pour vous protéger contre le virus. Ils resteront donc sagement au musée pour le plaisir de tous.

Et je ne résiste pas au plaisir de vous faire découvrir ce carnet de bal, en quelque sorte l'indice de popularité de l'époque. Entre le nombre de danses réservées d'un côté et le décompte de ses "likes" aujourd'hui, y a t'il beaucoup de différences ?

  • Un éclat de ferronnerie

Enfin, pièce maîtresse, le lustre "Au gui l'an neuf" de Jacques Gruber en bronze et bois achève notre tour d'horizon thématique autour du gui. 

Pour prolonger l'aventure du gui dans l'École de Nancy

Ce ne sont que quelques facettes des représentations du gui dans l'École de Nancy. D'autres oeuvres sont également consacrées au gui, en voici quelques unes : 

* Cabinet en chêne/Emile Gallé/musée école de Nancy
* Vase au gui/Daum/musée école de Nancy
* Table á thé/ Louis Majorelle/ collection privée...
* Porte d'entrée/fer forgé/Louis Majorelle, Eugène Soutif/ hôtel particulier Bergeret
* Peigne gui / Henri Vever/ musée des arts décoratifs Paris

En février, on vous parlera du chardon, vu par l'École de Nancy.

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