Hausse du prix de l'électricité : menace de fermeture sur la coopérative Probiolor à Vézelise, "nous sommes très inquiets pour nos 25 salariés"

Les 25 salariés de la Coopérative Probiolor à Vézelise retiennent leur souffle. La facture d'électricté pourrait passer de 70.000 euros à 500.000 euros en 2023. Avec des risques de licenciements, des paysans moins bien rémunérés. "Nous risquons le 31 octobre prochain de mettre à l'arrêt notre silo à Vézelise".

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La coopérative céréalière Probiolor à Vézelise (Meurthe-et-Moselle) compte 300 adhérents dans le Grand Est. Et pour sa facture d’électricité en 2023 elle redoute "le coup de massue". Des hausses de tarifs qui risquent de mettre en péril l’activité de la société. "C’est une augmentation de charge considérable qui va forcément peser sur la rémunération des paysans, à peu près 10 % de la rémunération, et donc avoir des conséquences sur l’emploi", explique Frédéric Mony, Co-directeur Probiolor. "On a 25 salariés à la coopérative et à un moment donné on va être mis au pied du mur. On pense à du chômage technique et peut-être même des licenciements économique". 

Probiolor a ouvert ses portes en 1991, il y a 31 ans. C'est une coopérative 100% Bio et équitable. En 2023, l’addition énergétique s’annonce "salée". "On ne peut pas avoir la double peine. La hausse du prix de l'électricité d'un côté, et de l’autre le marché bio qui est très tendu. On ne peut pas répercuter nos prix de vente sur les clients et donc on le répercute sur les agriculteurs", explique Aurélie Huvenne, Co-directrice de Probiolor.

Elle ajoute : "On ne peut pas bénéficier du bouclier tarifaire. On ne bénéficie pas de l’aide de l’État. La situation n’est pas raisonnable. On ne sait pas quel sera le prix de l’électricité en 2023. Nous ne bénéficions pas des tarifs réglementés car on a un chiffre supérieur à deux millions". 

C’est une augmentation de charge considérable qui va forcément peser sur la rémunération des paysans, à peu près 10 % de la rémunération, et donc avoir des conséquences sur l’emploi.

Frédéric Mony, co-directeur de Probiolor.

Autre difficulté du moment, ce sont les bons rendements des récoltes avec un marché biotendu. "Avec nos travaux de ces dernières années, l’agrandissement de notre usine, on a justement cette année atteint notre objectif ; notre principale préoccupation reste pour l'année 2023". 

Facture annuelle à 300.000 euros

Pour faire face à l’envolée inédite du prix du gaz, de l’électricité et de l’essence, dans un communiqué, lundi 10 octobre 2022, la direction de l’entreprise explique : "La hausse du coût de l'énergie nous met comme beaucoup d'entreprises dans une situation inédite d'urgence : notre contrat d'électricité ne peut être renouvelé dans les conditions actuelles sans mettre en danger la pérennité de notre activité. Et nous risquons le 31 octobre prochain de mettre à l'arrêt notre silo à Vézelise, car notre fournisseur nous laisse quinze jours de plus".

Notre contrat d'électricité ne peut être renouvelé dans les conditions actuelles sans mettre en danger la pérennité de notre activité. Et nous risquons le 16 octobre prochain de mettre à l'arrêt notre silo à Vézelise.

Aurélie Huvenne, co-directrice de Probiolor.

Selon le cabinet d'analyse et de conseil Agritel, en France, la récolte de blé tendre s'élève à 33,44 Mt, (contre 35,43 Mt en 2021). Un chiffre  un peut plus optimiste que celui des services statistiques du ministère de l'agriculture. 

En France, la hausse sur les tarifs d’électricité pour les particuliers a été bloquée à 4 %, et les tarifs du gaz gelés depuis un an. 

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