Un homme de 59 ans est jugé devant les assises de Meurthe-et-Moselle, à partir de ce lundi 16 décembre. Il est accusé d'avoir éviscéré l'amant de sa compagne. Après avoir tracé au GPS son véhicule, il les a surpris en pleins ébats sur un parking dans la banlieue de Nancy.
Un homme de 59 ans est jugé par les assises de Meurthe-et-Moselle, à partir de ce lundi 16 décembre 2024, accusé d'avoir tué dans un déchaînement de violence l'amant de sa compagne et blessé cette dernière après les avoir surpris en pleins ébats. Yanick Morandeau est poursuivi pour assassinat mais la question de la préméditation a été largement débattue durant l'instruction.
Les faits qui sont reprochés à cet entrepreneur se sont déroulés le 17 septembre 2020, en début d'après-midi, sur le parking du site du Marché de Gros, à Vandœuvre-les-Nancy. Doutant de la fidélité de sa compagne, il avait placé un traceur GPS dans le véhicule de cette dernière. Le jour des faits, Yanick Morandeau a consulté 44 fois ce traceur GPS, entre 13h05 et 15h15, avant de se rendre sur le lieu où sa femme était allée, pour vérifier ce qu'elle faisait. Là, il la surprend dans un véhicule utilitaire en pleins ébats avec son amant, un dénommé Eric Diard, musicien professionnel et batteur émérite. Yanick Morandeau est alors pris d'"un coup de folie", d'après l'expert psychiatre, et il s'acharne sur son rival. Au total, 56 plaies seront relevées sur la dépouille d'Eric Diard, dont le corps sans vie est découvert, totalement éviscéré par les policiers à l'arrière du Citroën Berlingo où les amants s'étaient donnés rendez-vous.
Après son geste, il tente de mettre fin à ses jours
La compagne de l'accusé, blessée en tentant de s'interposer, trouve refuge auprès d'un routier présent sur le lieu au moment du crime, qui la met à l'abri avant d'appeler les secours. Juste après, Yanick Morandeau tente de s'ouvrir les veines et de se planter son propre canif dans le cœur à plusieurs reprises, dans le but de se suicider, mais il est finalement opéré et sauvé. La question de la préméditation du meurtre d'Eric Diard reste posée.
Yanick Morandeau, dont le casier judiciaire était vierge jusque-là, a en effet toujours nié avoir apporté l'arme du crime avec lui, un couteau avec une lame de 7,5 centimètres, normalement destiné à la pratique de l'escalade pour découper des cordes. Pour la chambre de l'instruction de Nancy qui a retenu la préméditation, il apparaît "peu probable que Yanick Morandeau ait eu le temps d'ouvrir une sacoche pour récupérer l'arme alors même que la sacoche se trouvait derrière le siège conducteur". "Yanick Morandeau s'est nécessairement muni de l'arme avant d'ouvrir la voiture".
Après les faits, il a également pris le temps d'envoyer des photos de la victime et de sa compagne en pleins ébats à leur fils avant de tenter de mettre fin à ses jours. "Ces éléments permettent ainsi de confirmer le caractère prémédité de l'acte", estime la chambre de l'instruction de Nancy qui l'a renvoyé pour assassinat sur la personne d'Eric Diard. Il est également renvoyé pour violences aggravées à l'encontre de sa compagne.