INSOLITE. On les appelle les "Culs brûlés", depuis 1000 ans, les habitants de ce village veulent changer de noms

En Meurthe-et-Moselle, la commune d'Olley se cherche un nom officiel, un gentilé, pour désigner ses 680 habitants qui n'en possèdent aucun depuis 1000 ans. Le conseil municipal invite la population à faire des propositions. Le choix définitif donnera lieu à un vote.

La commune d'Olley (Meurthe-et-Moselle) cherche un nom pour désigner ses habitants. Nancy a ses Nancéiens, Metz ses Messins, Jarny ses Jarnisiens mais Olley aucun nom officiel pour ses 680 résidents. Le conseil municipal mobilise la population et se donne jusqu'au 15 octobre 2024 pour se trouver un gentilé.

"Cela dure depuis au moins mille ans", nous explique le maire, David Buono. Il propose à ses administrés de remédier à ce manque : "on s'est passé de nom depuis au moins un millénaire et on pourrait continuer comme ça, mais faire participer l'ensemble des habitants sur ce projet, c'est aussi l'expression d'une démocratie citoyenne. Voilà, chacun peut proposer et puis se donner un nom, ce n'est pas rien".

L'idée initiale est partie de la proposition d'une habitante. Le maire et son conseil municipal ont trouvé l'initiative intéressante.

"Les Culs brûlés"

Ne pas avoir de gentilé officiel n'empêche pas d'avoir un surnom. Avec le risque de ne pas être bien servi... Ainsi, les habitants d'Olley sont-ils appelés "Les Culs brûlés". On en pense ce que l'on veut, mais il faut reconnaître que c'est difficile à porter. David Buono avoue que l'origine de cette appellation un brin péjorative est tout aussi énigmatique.

Un couple d'instituteurs a fait des recherches dans les années trente sur les origines du nom du village pour tenter d'éclaircir le mystère : "les époux Schwartz, en consultant les archives, ont découvert que le nom d'Olley pourrait venir soit d'oleum : huile en latin, soit qu'il renverrait à tuilerie ou poterie". Bref, il y aurait un rapport avec le feu.

La référence à l'huile pourrait avoir un lien avec la culture de la navette, une plante oléagineuse très présente dans l'est de la France avant d'être aujourd'hui remplacée par le colza. L'huile produite à l'époque servait à alimenter les lampes. Une lampe à huile est d'ailleurs représentée au centre du blason de la ville.

"Olleymains", "Olleycoeurs", le concours est ouvert

Tout le monde est invité à faire des propositions jusqu'au 15 octobre 2024, le maire en reçoit aussi de personnes extérieures au village. Certaines ne manquent pas d'humour comme "Olleymains" ou "Olleycoeurs". Ensuite, un vote sera organisé parmi les noms qui devront être soutenus par au moins dix personnes. 

Olley n'est pas un cas isolé, de nombreuses localités n'ont pas de gentilé. Les habitants héritent alors de surnoms qui excitent l'imagination comme les Loups pour les résidents de Cirey-sur-Vezouze (Vosges) ou plus ronflant : les Marquis de la Roche pour ceux de Boismont (Meurthe-et-Moselle).