Un maire élu au premier tour: "Je ne m'interdis pas d'annuler ce premier conseil municipal... Quitte à être hors la loi"

Edouard Philippe a entendu jeudi 19 mars la colère des maires qui refusaient d'organiser les réunions de conseils municipaux élus au premier tour. Parmi eux, Hervé Féron, réélu maire de Tomblaine. Les mandats des équipes sortantes sont prolongés jusqu'à mi-mai au moins.
 

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Edouard Philippe a annoncé, jeudi 19 mars, le report des réunions de conseils municipaux élus au premier tour et la prolongation des mandats des équipes sortantes "jusqu'à mi-mai au moins. A cette date, un rapport devra permettre d'indiquer "s'il est possible d'installer les conseils municipaux, au regard des conditions sanitaires".

A Tomblaine, dans l'agglomération nancéienne, l'installation du nouveau conseil municipal était prévue ce vendredi 20 mars 2020. Comme dans de nombreuses communes du département de la Meurthe-et-Moselle, où les maires ont été élus dès le premier tour.
Malgré le report du second tour, le code électoral est très clair : "Pour ces communes, et uniquement pour celles-ci, l'élection du maire et des adjoints doit impérativement se tenir entre le vendredi 20 et le dimanche 22 mars 2020"... au nom de la continuité démocratique.
 

Le fait que le gouvernement ne décale pas ce moment m'irrite beaucoup
- Hervé Féron (réélu maire à Tomblaine)

Mais pour Hervé Féron (DVG), réélu triomphalement dans sa commune ce dimanche avec 75,21% des voix, le contexte sanitaire actuel ne permet pas ce rendez-vous démocratique :"Le fait que le gouvernement ne décale pas ce moment m'irrite beaucoup" explique le maire sortant de Tomblaine, "Quitte à être hors la loi, je me demande si je ne vais pas annuler ce premier conseil municipal et du coup mon élection ! Ce n'est pas possible de demander aux gens de rester prudent en étant chez eux et d'imposer qu'on mette en place ce conseil municipal. Dans une commune comme la mienne où j'ai été réélu, ça peut très bien attendre quinze jours ou trois semaines ! Moi, j'ai des personnes fragiles dans mon conseil et je ne veux pas les exposer."
 

On va me destituer, c'est ça ?
- Hervé Féron

Et peu importe les sanctionq où les conséquences d'un tel refus pour Hervé Féron. "On va me destituer, c'est ça ?" ironise l'ancien député socialiste, "la tenue d'un tel conseil peut contaminer des gens... J'ai des états d'âme ! On va me faire recommencer le scrutin... Franchement, en ce moment, ce n'est pas ma raison de vivre ! Je n'appelle pas les autres maires à en faire autant, je ne veux pas faire un coup. A chacun de décider... Je prendrai ma décision demain, vendredi 20 mars 2020 au matin. Comme la loi m'y oblige, j'ai convoqué les nouveaux conseillers municipaux... Je consulte et je me réserve la possibilité d'annuler. ce conseil J'en appelle à la sagesse du gouvernement sur le sujet !"

"Maintenir ces conseils municipaux serait une folie sanitaire doublée d’une grave erreur de gestion de la crise !", a de son côté alerté, Jean-Marc Todeschini, sénateur socialiste de la Moselle dans un communiqué.
 
Olivier Jacquin, sénateur socialiste de Meurthe-et-Moselle, a également pris position sur le sujet en demandant "le report des séances d'installation des conseils municipaux et la prorogation des mandats intercommunaux."
 
Réélu ce dimanche à Saint-Dié des Vosges (88), David Valence (DVC) a déclaré qu'"il serait à mon sens plus sage de laisser les exécutifs actuels expédier les affaires courantes jusqu’au second tour des élections municipales en juin."
 
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