Krishen Sud, actionnaire principal de l’ASNL, est un président plutôt discret. Il s'exprime rarement dans les médias. Vendredi 20 septembre, nous l’avons rencontré avant la rencontre face à Dijon au stade Marcel Picot. Pour l'heure, l'objectif n'est pas la remontée en ligue 2.
Il ne vient pas à Nancy (Meurthe-et-Moselle) souvent. Trois ou quatre fois par an. L'indien Krishen Sud est l'actionnaire principal de l’ASNL. Il s'exprime en anglais et parle rarement dans les médias. Samuel Mulin, journaliste à France 3 Lorraine, l'a rencontré vendredi 20 septembre 2024, avant la rencontre face à Dijon.
Le club est actuellement second au classement de National, derrière Boulogne-sur-Mer. "Je suis plutôt content du début de saison. Il faut attendre la suite".
Est-ce qu’il faut à tout prix remonter en Ligue 2 cette saison ? "Non. Ce n’est pas absolument nécessaire. On peut attendre une, deux ou trois saisons. Il ne faut pas mettre tous nos œufs dans le même panier. C’est valable aussi dans le monde du football". L'équipe a été reléguée en National il y a deux ans, en 2022.
La situation financière est bonne. Il y a beaucoup d’argent qui a été mis sur l’équipe une, staff et joueurs
Krishen Sud, président de l’ASNL
Dans quelle situation financière se trouve le club ? "La situation financière est bonne. Il y a beaucoup d’argent qui a été mis sur l’équipe une, staff et joueurs. On passe aussi beaucoup de temps sur la partie business pour la réduction des coûts. On ne parle pas de profit, mais juste pour que le déficit à la fin de l’année soit plus supportable pour les actionnaires. Et acceptable".
La situation financière est aujourd’hui stable. "Tous les ans, c'est la même question qui revient. Cette année, il n’y a pas eu de problème avec la direction nationale du contrôle de gestion (DNCG)".
Le président nancéien précise ensuite que les comptes sont dans le vert, même si "le club continue à perdre de l’argent et ce sera toujours le cas en National. La seule façon de rétablir le budget, c'est la réduction des coûts, coûte que coûte, gérer le côté commercial de façon efficace, de façon à pouvoir investir plus d’argent dans la partie sportive".
En France, le football est dans une situation complexe. À l’image de Bordeaux. On essaye d’éviter ça. À tout prix
Krishen Sud, président de l’ASNL
Parmi les postes où les actionnaires veulent faire des économies, il y a désormais la question du centre de formation. "En France, le football est dans une situation complexe. À l’image de Bordeaux. On essaye d’éviter ça. À tout prix", dit Krishen Sud. Les Girondins de Bordeaux évoluent en National 2 après une descente administrative décidée par la DNCG.
Vous recherchez encore un nouveau président ? "C’est difficile de trouver un nouveau président comme Nicolas Holveck. Il avait une grande expérience du football". Nicolas Holveck était le président de l’AS Nancy Lorraine. Il est mort à l'âge 52 ans au mois d'avril.
Quelle relation avec les socios ?
L'association de supporters qui soutient le club actuellement en National veut développer l'actionnariat populaire afin de participer au conseil d'administration et donner son avis sur la politique à tenir pour l'avenir du club. "Bien sûr, nous sommes ouverts à la discussion avec eux ! Nous devrons être certains que leurs intérêts et notre intérêt soient similaires. Pas identique, mais similaires. Je ne veux pas qu’ils viennent juste pour perturber le club, je veux qu’ils viennent s’ils veulent aider et soutenir le club", précise Krishen Sud.
J’ai été très déçu que les socios et Michel Platini indiquent qu’ils ne voulaient pas de propriétaire venant de Chine, de Thaïlande ou des Etats-Unis
Krishen Sud, président de l’ASNL
Pour terminer Krishen Sud tient à préciser sur les propos de Michel Platini [Je ne crois pas trop à tous ces Chinois, ces Américains, ces Thaïlandais qui viennent, qui achètent le club et qui veulent le revendre plus cher"] dans une émission de radio cette semaine, "si je peux ajouter quelque chose. J’ai été très déçu que les socios et Michel Platini indiquent qu’ils ne voulaient pas de propriétaire venant de Chine, de Thaïlande ou des Etats-Unis. Pour moi ces propos ne sont pas acceptables en tant que propriétaire du club. Pour moi, c'est pratiquement du racisme et ce n’est pas acceptable. S’ils viennent avec cette attitude, on ne veut pas d’eux".
L'ancien meneur de jeu de l'équipe de France et ancien joueur de Nancy dans les années 1970, Michel Platini, est devenu adhérent du groupe des "Socios Nancy".
Le potentiel de l'ASNL
L'année dernière, l'AS Nancy Lorraine a été sauvée in extrémis alors qu’elle était reléguée sportivement en National 2. Mais depuis l'arrivée de Pablo Correa à cette même période, à la tête de l'équipe première, les espoirs de remontée sont dans toutes les têtes.
L'interview a été réalisée avec Nathalie Tonnaire, directrice administratif et financier du club, pour la traduction.