L’AS Nancy Lorraine joue sa survie en National ce vendredi 26 mai à Bourg-en-Bresse, et joue par la même occasion son avenir dans le monde professionnel. Une situation alarmante pour un club historique qui pourrait tout perdre, de son centre de formation, jusqu’à sa centaine de salariés…
Un an après sa descente historique en National, l’ASNL pourrait bien sombrer toujours plus bas dans les profondeurs du football français. Le club joue sa survie dans la troisième division du football français sur le dernier match de la saison. Dans une rencontre face à Bourg-en-Bresse, qui doit aussi absolument l’emporter aussi pour se maintenir en National. L’impression de devoir tout miser sur le rouge ou noir ? Faites vos jeux… Mais un jeu très dangereux.
Un centre de formation en sursis
En cas de mauvais résultats ce vendredi 26 mai et d’une descente, le club pourrait perdre son statut professionnel. Cela induit donc la perte de son centre de formation en Forêt de Haye, pourtant si réputé. Le directeur général du club, Thorsten Theys, l’avouait sur France Bleu Sud Lorraine avant le match face au Puy : "Honnêtement, il y a des risques. Imagine que ça ne va pas bien avec la DNCG (NDLR : gendarme financier du football français) et que le club peut perdre son statut pro ou être dégradé (rétrogradé) administrativement. Il y a quand même le risque que le club perde le droit sur son centre de formation élite". Car seuls les clubs professionnels peuvent avoir un centre de formation. Pour les autres, ces outils de formation deviennent des académies. Un club amateur qui forme des jeunes, ça fait mal à dire, mais ça pourrait le devenir…
Un dépôt de bilan inévitable ?
L’ASNL dans cette fin de championnat pourrait ressembler à un immense château de cartes. Une défaite pourrait faire effondrer toute la structure : "Quand un club avec une structure pro et un statut pro descend en N2, il y a une obligation de liquidation des contrats professionnels. Le passé récent montre qu’il y a plus souvent liquidation que tentative de reprise" déclare Pierre Rondeau, économiste du sport. Les clubs de Bastia, Le Mans, Strasbourg s’en souviennent. Certains s’en sont mieux sortis que d’autres…
"Lorsqu’un club professionnel descend sportivement, il a l’obligation de rompre ses contrats, il y a une perte dans les droits télé, les droits d’images, en visibilité aussi. Forcément, il y a des pertes financières, des dépenses supplémentaires, des indemnités de départ, de licenciement pour les joueurs… ", poursuit Pierre Rondeau. Une situation qui pourrait donc faire glisser le club nancéien vers le dépôt de bilan. Et la centaine de salariés pourrait bien se retrouver sur le carreau et perdre leur emploi en cas de liquidation judiciaire. L’ambiance devient très pesante en Forêt de Haye.
Victoire obligatoire, et un faux pas nécessaire
Les Nancéiens sont au bord d’un gouffre sans fond. Pour ne pas y tomber, ils doivent impérativement gagner à Bourg-en- Bresse, car en cas de défaite, le club sera condamné. Mais même en cas de victoire, les Nancéiens devront attendre un résultat positif dans les autres matches de la soirée pour espérer se maintenir.
- Si Le Mans perd, Nancy termine à égalité, mais se maintient grâce au goal-average particulier (NDLR : résultats des confrontations entre les deux équipes durant la saison).
- Si Avranches perd ou fait match nul, Nancy se maintient.
- Si Châteauroux perd ou fait match nul, Nancy se maintient.
- Si Villefranche perd, Nancy peut terminer à égalité, mais perd au goal-average particulier. Nancy descend en Nationale 2.
Dans le championnat de National, ce sont d’abord les points pris lors des confrontations directes des deux équipes à égalité qui comptent. Puis ce sont les buts lors de ces deux rencontres, et enfin le goal-average classique (NDLR : différence entre le nombre de buts marqués et le nombre de buts concédés).
Nancy n’a plus son destin entre ses mains. La pire chose avant d’aller jouer son destin dans le monde professionnel, le dernier match de la saison. Un triste parcours d’une équipe en train de s’effondrer. Seul un maintien pourrait éviter que le sol ne s’effondre sous les pieds des supporters nancéiens… Et encore…