Le commandant du renseignement territorial en Meurthe-et-Moselle a été placé en examen pour trafic d'influence, a confirmé mardi 4 juin le procureur de Nancy. Le policier serait soupçonné d'avoir aidé des entrepreneurs dans des procédures de régularisation de travailleurs étrangers.
C'est une information révélée par nos confrères de l'Est Républicain ce mardi matin 4 juin, qui nous a été confirmée par le Procureur de la République de Nancy, François Capin-Dulhoste.
À l’issue d’une enquête préliminaire confiée à l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM), une information judiciaire a été ouverte.
Dans ce cadre, la semaine dernière, plusieurs personnes ont été interpellées et placées et garde à vue, d’autres entendues librement.
Parmi les personnes gardées à vue, trois d'entre elles ont été déférées devant le magistrat instructeur :
- un chef d’entreprise de nationalité albanaise,
- un autre chef d’entreprise de nationalité marocaine,
- le chef du service départemental du renseignement territorial (anciennement renseignements généraux)
Trafic d'influence et aide au séjour irrégulier
Les réquisitions du parquet ont permis de mettre en examen le chef d'entreprise d'origine albanaise sur des chefs d’aide au séjour irrégulier en bande organisée, emploi d’étrangers sans titre de travail, exécution d’un travail dissimulé, trafic d’influence.
L'autre chef d'entreprise, de nationalité marocaine, a été mis en examen sur des chefs de complicité d’aide au séjour irrégulier en bande organisée, emploi d’étrangers sans titre de travail, travail dissimulé, exercice d’une activité commerciale malgré une radiation du registre du commerce et des sociétés, trafic d’influence.
Quant au chef du service départemental du renseignement territorial, c'est sur des chefs d’aide au séjour irrégulier en bande organisée, emploi d’étrangers sans titre de travail, travail dissimulé, détournement de finalité de données personnelles, trafic d’influence.
Tous les trois ont été placés sous contrôle judiciaire incluant pour le commandant de police, l’interdiction d’exercer sa profession.
Selon nos sources, à l'hôtel de police de Nancy, la nouvelle semble avoir pris de court tout le monde, personne n'étant au courant de l'enquête.