Stéphane Fratacci, le préfet de la grande région Alsace Champagne Ardenne Lorraine était l'invité des Rencontres Matinales de L'Excelsior à Nancy, vendredi 22 janvier 2016. L'occasion d'un tour d'horizon sur la mise en place de cette nouvelle entité territoriale.
C'est face à un auditoire nombreux et attentif de décideurs que Stéphane Fratacci, le préfet de la région Alsace Champagne-Ardenne Lorraine (ACAL) est passé sur le grill des questions des Rencontres Matinales de l’Excelsior, vendredi 22 Janvier 2016 au caveau de la brasserie L’Excelsior de Nancy.
Un préfet qui se veut à l'écoute et dont voici les principales déclarations pendant ces 90 minutes de questions-réponses :
Les missions du préfet de la Région ACAL
J'ai trois missions :- Organiser un échelon régional avec les préfectures de départements doté d'une vision stratégique à moyen et long terme. En clair, élaborer et conduire une ligne stratégique, en partenariat avec nos voisins et le conseil régional ACAL.
- Conforter l'échelon départemental pour maintenir le point de contact, le point d'entrée de l'Etat en région (démarches, projets, des industriels et des particuliers).
- Moderniser nos façons de faire, au sein de ce nouvel espace territorial. revisiter notre façon de faire de la proximité et renforçant la présence des préfets et sous-préfets sur le terrain.
- Nous avons fait en sorte que les services de compétence régionale soient présent sur tout le territoire régional.
Comment être réellement sur le terrain dans 10 départements ?
Ce qui me passionne c'est d'aller sur le terrain à la rencontre des gens, en passant du temps, par exemple, avec un chef d'entreprise, un maire, une intercommunalité. J'ai besoin de connaître les choses. être présent c'est un moteur. L'Etat doit cependant être attentif à son bilan carbone, donc les visio-conférences sont une bonne solution pour échanger et se tenir au courant. C'est facile de se démultiplier ainsi. Mais l'Etat, en particulier ces 6 premiers mois d'ACAL, il est important que l'Etat s'incarne sur le terrain. Ensemble il faut penser plus large, penser ACAL mais en maintenant la connaissance de la spécificité teritoriale. Et puis la phase 2 du TGV va bien nous aider à circuler d'un point à l'autre de ce nouveau territoire !Mais oui je passe du temps dans ma voiture qui est à la fois un outil de mobilité et un lieu de travail.
ACAL, ALCA, ou un autre nom pour la région ?
Notre nom est fixé provisoirement par la Loi. Ce nom renvoie à des facteurs d'Histoire, d'identité, de marque. Chaque région a 6 mois pour choisir son nouveau nom. Philippe Richert a décidé d'une procédure de consultation ouverte. Il a raison et il faut lui faire confiance. Ce serait bien que cela fonctionne et cela montrerait l'appropriation. Même si ce n'est pas simple de choisir un nom pour cette grande région, le faire c'est se construire un présent et se forger un avenir. Mais je ne cèderais pas à la tentation de glisser un nom !Comment fédérer ce territoire ?
Construire une grande région ne se fait pas en un instant ! Nous avons la chance d'avoir de fortes identités régionales. On ne se dissous pas dans une telle région, on apporte ce que l'on était. Les frontières de notre nouveau territoire sont des points d'entrée dont il faut faire un levier. utilisons cette proximité européenne comme une porte d'entrée.Nous avons de grandes et fortes universités et avec l'industrie de fort pôle de recherche : agro-ressource, matéralia, biotechnologies, fibres, etc. on a du savoir-faire et des compétences techniques et humaines. Avec cela, on peut faire des projets communs au sein de l'ACAL.
A31, à nouveau 30 années de serpent de mer ?
Il serait présompteux de ma part d'avoir une vision arrêtée après 22 jours d'activité comme préfet ACAL !Il y a une saturation du trafic à des heures spécifiques, c'est clair. L'enquête d'utilité publique de 2015 étant close, dès la mi-février, le ministre des Transports s'exprimera sur la suite du dossier "stop ou encore". Les questions des itinéraires et du financement ne sont pas encore à l'ordre du jour. Il faut qu'on avance mais avec méthode, c'est la garantie de fédérer dans l'intérêt général.
La gare d'interconnexion TGV-TER de Vandières
Je ne ferai pas de nouveau commentaire sur ce sujet. C'est un sujet sur lequel je vais à pas lent car je le découvre.Les compétences des territoires
La région est chef de file de l'économie et a un rôle essentiel sur l'emploi et le formation.Le président du CR ACAL en a pris toute la mesure. il l'a montré, y compris sur la question des expérimentations en partenariat avec l'Etat. Il faut mettre toutes les chances pour le succès de ces initiatives sur lesquelles justement nous interpellent nos concitoyens.
La présence de l'Etat dans les territoires ruraux
Dans la mise en oeuvre des politiques publiques, l'Etat veut renforcer l'égalité des territoires : investissements, renforcement du tissu du bourg-centre, présence des représentants de l'Etat tels les sous-préfets d'arrondissements, qui sont à la fois relais et porteurs d'affaires. J'y suis attentif et je rassemble d'ailleurs dans les prochaines semaines à Strasbourg tous les préfets d'arrondissements.L'industrie, un atout ou un poids en ACAL ?
C'est une force d'être une région industrielle, avec des outils performants et de fortes qualifications auxquels s'ajoutent les liens recherche-industrie portés par les pôles de compétitvité en ACAL. il est clair qu'il faut adapter la carte des formations en avance de phase, sur les besoins actuels et à venir des employeurs.Quel avenir pour les contrats de plans Etat-régions (CPER) et les financements européens ?
Les uns et les autres sont conçus dans un périmètre territorial. Il faut les mettre en oeuvre bien sur et ce sera l'essentiel pour 2016. Mais évidemment, il y aura un temps pour les faire converger. Je veux préciser qu'il n'y a rien de pire que de finir un cycle de fond européen en rendant de l'argent non utilisé.Stéphane Fratacci répondait aux questions de Sophie Mayeux, directrice de Stratégies d’Information et de Communication, Nathalie Broutin, rédactrice en Chef de France Bleu Lorraine et Pascal Salciarini, directeur départemental de la Meurthe-et-Moselle de L’Est Républicain.