Nature en fête est de retour dimanche 7 mai avec plus de 120 exposants au Parc Sainte-Marie de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Face aux fortes chaleurs et au manque d’eau, jardiniers, horticulteurs et pépiniéristes adaptent leur offre et leur production.
Tous les ans, à la même époque, au mois de mai, pendant Nature en fêtes à Nancy (Meurthe-et-Moselle), les jardiniers en herbe se ruent dans les allées du Parc Sainte-Marie pour décorer leur jardin. Mais désormais les horticulteurs et les pépiniéristes doivent adapter leur offre à la demande et au défi de la sécheresse et du manque d’eau.
Avant, il y avait des journées complètes de "flotte" ! Maintenant c’est sec. Trop sec. L’eau est un problème.
Jean-Marie Elles, horticulteur à Malzéville.
Nature en fête est le marché des fleurs et des plantes. Dimanche 7 mai 2023 marque la 26ème édition.
Philippe Letté est horticulteur à Saint-Max près de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Il ressent déjà les conséquences de la restriction en eau sur sa production. "C’est sûr que ça me préoccupe et bien sûr que l’on fait très attention. Mais depuis quelques années le soleil est devenu très chaud".
Et Philippe Letté constate qu’avec le réchauffement climatique, si la situation n’est pas encore critique, elle doit rester sous surveillance. "On essaye de faire des plantes qui ne demandent pas trop d’eau. On arrose deux fois par semaine pas plus".
Une cure d'austérité
"Nous étions avertis. Cela devait arriver", soupire Jean-Marie Elles, 75 ans, horticulteur à la retraite près de Nancy à Malzéville. Il est venu cette année accompagner son fils qui est lui-même exposant. "Eh bien oui j’ai vu le changement. Moi quand j’étais petit on allait exposer au marché, le mardi il pleuvait. Et le jeudi quand on y retournait il pleuvait encore et toujours. Avant, il y avait des journées complètes de "flotte" !".
Et il ajoute : "Maintenant c’est sec. Trop sec. L’eau est un problème. Moi je dis : s’il n’y a pas d’eau, on ne s’installe pas."
Thierry Demassy, producteur et pépiniériste à Saint-Dié dans les Vosges s'adapte pour les commandes de ses clients, avec quelques incertitudes. "Dans mon cas je suis à flux tendu. J'ai creusé une petite mare dans mon terrain pour récupérer l'eau. J'ai 40 ans et depuis 2003 j'ai vu le changement climatique. Cela me fait réfléchir sur l'évolution de notre métier".
Le début de l'année 2023 reste une période particulièrement sèche et les nappes phréatiques sont à des niveaux trop bas. Selon le Bureau de recherches géologiques et minières, le mois de mars n'aura pas suffi à combler l'important déficit.
L'impact de ce fait déjà sentir. Il y a de moins en moins d'entreprises installées du secteur en Lorraine. "Les horticulteurs il n'y en a plus. Il faut faire quinze heures par jour. Ça coûte trop cher pour monter une surface. Surtout dans la région. Les terrains sont tellement chers et le réchauffement climatique fait peur", se désespère Philippe Letté.
Pour l'heure, dans les allées du Parc Sainte-Marie, tous les exposants sont unanimes : "une meilleure gestion de l’eau doit être mise en place".