Les médecins libéraux vont cesser le travail mardi 14 février. Ils contestent le texte de loi instaurant l'accès direct des patients à certains infirmiers. La proposition d'une hausse de 1,50 euro de la consultation de base a été vécue comme "une provocation".
Les médecins libéraux sont appelés à cesser le travail mardi 14 février 2023. Ils réclament des hausses de tarifs car la proposition d'une hausse d'à peine 1,50 euro de la consultation de base - de 25 à 26,50 euros - a été vécue comme "une provocation. Bien sûr, on ne l’a pas bien vécu du tout cette stratégie de communication de la CPAM. On l’a reçu comme une humiliation", dit Sylvain Rodriguez, médecin généraliste.
Les syndicats ont prévu plusieurs actions : fermeture des cabinets, grève de SOS Médecins et manifestation entre le ministère de la Santé et le Sénat à Paris. Des cars partiront de toute la France pour la capitale : Nancy, Metz, Orléans, Lille... Le collectif "Médecins pour demain", à l'origine des précédentes fermetures de cabinet début décembre et pendant les Fêtes, avec le soutien de syndicats contestataires (UFML, FMF) réclame 50 euros.Médecine à deux vitesses
Le Parlement envisage d'ouvrir l'accès direct, sans prescription médicale, à certains paramédicaux : kinés, orthophonistes et infirmières de pratique avancée. En effet, la députée Renaissance Stéphanie Rist, a déposé un projet de loi qui donne "un accès direct aux soins à certains infirmiers, kinésithérapeutes et orthophonistes".
Sylvain Gonzales est membre du collectif "Médecin pour demain". Il est médecin généraliste en Moselle. Il sera demain dans le cortège à Paris. "Nous avons le sentiment d’avoir une médecine à deux vitesses. Ceux qui pourront avoir des soins par des médecins et ceux qui auront des soins par des infirmiers et là, on n’est pas d’accord. C’est quand même quelque chose qui s’apprend. Un infirmier n’a pas cette formation pour une prise en charge pour un diagnostic. Un infirmier en pratiques avancées n’est pas un médecin".
Le 14 février, une grève nationale est proclamée par l’ensemble des syndicats de médecine générale, de remplaçants et d’internes, ainsi que des syndicats de spécialités. Une manifestation parisienne est organisée par Médecins pour Demain et ces mêmes syndicats.
Médecins pour demain, communiqué
Revendiquant également "l'indispensable revalorisation de la visite à domicile", SOS Médecins s'est joint à la mobilisation et appelle ses adhérents à cesser le travail pendant 24 heures à partir de mardi matin.
Même l'Ordre des médecins a annoncé sa participation au cortège à Paris, pour dénoncer les "risques de désorganisation des soins" et "de perte de chance pour les patients" que porte selon lui ce projet de "médecine à deux vitesses".