Arrivé sur le banc de l’AS Nancy Lorraine le 4 janvier, Albert Cartier a une mission : sauver le club, actuellement enlisé à la dernière place de Ligue 2. Expérimenté et meneur d’hommes, le technicien vosgien semble avoir le bon profil, mais il lui faudra un véritable miracle.
"Un meneur d’homme", c’est l’expression qui revient inévitablement lorsqu’on demande à ceux qui l’ont côtoyé de nous décrire Albert Cartier. Mardi 4 janvier 2021, le technicien de 61 ans a été nommé sur le banc de l’AS Nancy Lorraine, actuelle lanterne rouge de Ligue 2. Sa mission est simple : sauver le club d’une descente en National aux conséquences désastreuses.
Cette mission semble quasi-impossible. Avec seulement 12 points engrangés au terme de la phase aller du championnat, il faudrait un véritable miracle pour que l’AS Nancy Lorraine se maintienne à la fin de la saison. En deuxième division, jamais personne n’a réussi un tel exploit. Depuis 1998, seuls deux clubs sont parvenus à se sauver alors qu’ils ne totalisaient que 13 points à la trêve hivernale : Nîmes (en 2009) et … Nancy (en 2019).
Il peut être très dur!
Malgré tout, si le miracle doit avoir lieu, Albert Cartier semble être l’homme de la situation. "Il a été formé à Nancy, il a encore un attachement au club. Avant qu’il soit nommé, je me suis dit qu’Albert était le seul à pouvoir relever ce challenge. Il n’est jamais meilleur que quand il est investi d’une mission", confie Thomas Jeangeorge.
Entre 2012 et 2015, ce journaliste de France Bleu Lorraine Nord a côtoyé Albert Cartier alors entraîneur du FC Metz. En Moselle, l'ancien défenseur central avait pris les rênes du club, alors qu’il venait d’être relégué en National. En deux saisons, il est parvenu coup sur coup à le faire remonter en Ligue 2, puis en Ligue 1.
Travail, rigueur, discipline
Gaëtan Bussmann était à l’époque défenseur latéral chez les Grenats. Il n’a gardé que des souvenirs positifs de ce coach intransigeant. "Avec lui les choses sont claires : soit on adhère à son projet et à ses méthodes de travail, soit il n’hésite pas à vous mettre de côté. Il ne fait pas de sentiment ! Il peut être très dur! se rappelle l’actuel joueur du FC Erzgebirge Aue (deuxième division allemande). Quand le groupe ne répondait pas à ses attentes à l’entraînement, il pouvait très bien nous convoquer à 6 heures du matin ou à 21 heures pour des séances supplémentaires."
Il peut obtenir le meilleur d'un joueur!
"Au FC Metz, il ne lâchait jamais son groupe au niveau de la motivation, complète Thomas Jeangeorge. Il est capable d’obtenir le meilleur d’un joueur, si celui-ci adhère à son projet. En tout cas, il va faire bouger le vestiaire".
"De l’implication, de la concentration et du travail", voilà le crédo d’Albert Cartier. En conférence de presse avant le déplacement à Toulouse qui a finalement été reporté ce lundi 10 janvier en raison des intempéries, le coach nancéien a été clair : "il faut être digne quand on veut être choisi dans l'équipe pour ce genre de mission de sauvetage. L'exigence de travail, de rigueur et de discipline nous permettra d'avancer".
Un coach à l'ancienne
Les joueurs nancéiens savent à quoi s’attendre. Albert Cartier est un coach à l’ancienne, exigeant, qui n’hésite pas à donner de la voix sur les terrains et dans le vestiaire. Reste à savoir si son discours va passer au sein d’un groupe jeune, où beaucoup de joueurs prêtés par d’autres clubs en début de saison n’ont pas forcément l’amour du maillot chevillé au corps.
Un groupe qui a également besoin d’être renforcé pour espérer réussir son opération de sauvetage. Après l’arrivée du milieu de terrain Antonin Bobichon (prêté par Angers), Albert Cartier attend encore un attaquant et un défenseur au profil expérimenté. Des perles rares toujours difficiles à dénicher lors du mercato hivernal, d’autant que l’ASNL ne peut pas recruter à titre onéreux.
Course au miracle
A la tête du FC Sochaux lors de la saison 2015/2016, Albert Cartier avait réussi à maintenir le club en Ligue 2, alors qu’il était mal embarqué (19ème après 25 journées), mais l’écart avec les premiers non-relégables n’était à l'époque pas trop conséquent.
Aujourd’hui, il y a un gouffre de neuf points entre Nancy et Grenoble qui occupe la place de barragiste. L’ASNL n’a donc pas le choix, si elle veut sauver sa peau, elle se doit d’enchaîner les bons résultats pour grignoter son retard sur ses concurrents directs. La réception de Bastia samedi 15 janvier apparaît comme une rampe de lancement idéale dans cette course au miracle.