Le Pôle Formation de l'UIMM Lorraine organisait, mercredi 4 mai, un job dating. Plus d’une centaine d’entreprises du secteur industriel recherchent leurs futurs alternants pour la rentrée de septembre. Tous profils bienvenus.
Louis Jacquet et Johan Gérard sont en terminale Bac pro maintenance équipements industriels. Ils attendent leur tour pour échanger en direct avec les responsables des entreprises présentes, ce mercredi 04 mai 2022. Ils souhaitent poursuivre leur formation avec un BTS Conception et réalisation de systèmes automatiques en alternance. Pour Louis, cette journée "job dating" est une réelle opportunité : "c’est très intéressant car ça permet aux élèves qui ne trouvent pas d’entreprises de faire le tour et de trouver les entreprises qui peuvent les intéresser "
Johan renchérit : "c’est sympa pour trouver des entreprises qui acceptent de nous prendre car souvent c’est un peu chaud pour en trouver." Ce qu’ils attendent d’un maitre d’apprentissage ? " Du travail bien sûr mais aussi une ambiance pas trop sévère, assez flexible" Je les libère au moment où les responsables du recrutement de l’usine Saint Gobain de Pont-à-Mousson les invitent à s’assoir à leur table.
"Je suis tombée dedans grâce à mon père"
En remontant les allées, je la repère immédiatement. Alexane Laugel est la seule fille présente pour le moment. Elle affiche une attitude réservée mais il ne faut pas s’y fier, elle sait très bien ce qu’elle veut : "je recherche une entreprise dans la maintenance mécanique, je suis tombée dedans grâce à mon père." Gil Laugel confirme : "les chiens ne font pas des chats !" Il travaille lui-même dans le secteur des automatismes industriels. Elle l’a accompagné un jour en entreprise, puis a été intégrée en stage, pendant une semaine, au sein d’une équipe de maintenance mécanique : "elle a eu le déclic et ne fait que nous en parler !"
Au fil de sa carrière Gil Laugel a constaté une évolution dans les postes à responsabilités ou à risques : "les filles sont plus soucieuses de la sécurité et de la protection au travail que les garçons. Il est temps que ça change !" Sous-entendu: le monde de l'industrie leur ouvre grand les bras.
Stéphane Leininger est responsable formation au sein de Crown Bevcan France. L’entreprise de 200 salariés, installée à Custines, fabrique six millions de canettes en aluminium par jour. Il recherche dix alternants pour le mois de septembre : "on cherche des alternants techniciens de production. Ils vont être amenés à conduire nos lignes de production."
Ils peuvent venir de n’importe quel secteur même être en échec scolaire : "le titre professionnel permet d’enlever toutes les matières générales comme l’histoire, les mathématiques pour se centrer sur la technicité." Quelles sont les principales qualités recherchées ? La réponse tombe sans hésitation : "nous recherchons des personnes motivées et assidues."
"Nous, on leur apporte les compétences"
Didier Claude, responsable des ressources opérationnelles à l’usine UPM- Raflatac à Pompey, est sur la même longueur d’ondes : "Ils viennent avec leur motivation, l’envie de travailler, nous on leur apporte les compétences." Son entreprise recherche des opérateurs de conduite sur lignes automatisées. Il est compliqué aujourd’hui de recruter du personnel, car tout le monde recherche les mêmes profils, sur un marché restreint : "nous pensons que l’alternance est une des meilleures solutions pour s’insérer dans la vie professionnelle."
Fanny Feller est la Directrice Générale du pôle formation de l’UIMM.
Le but du job dating permet de lever les obstacles entre les entreprises en recherche de compétences et des jeunes en quête de formations en alternance : "l’idée c’est de rencontrer un employeur autrement que par le canal classique, où il faut attendre que l’on vous contacte par mail ou via une convocation. Tout se fait de manière très spontanée."
Car les enjeux sont importants pour les entreprises industrielles lorraines.
Elles doivent pouvoir se projeter dans l’avenir, anticiper par exemple les départs à la retraite afin de remplacer les compétences indispensables à leur bon fonctionnement. Pour la rentrée de septembre, ce sont 1.800 places d’alternants qu’il faut pourvoir.
Je recroise le jeune lycéen Louis Jacquet à l’issue de son entretien avec les responsables de l’usine Saint-Gobain : "Ca s’est très bien passé!" me lance-t-il tout sourire.