En novembre dernier, la famille Pénétrat a fait l’acquisition du château de Jaulny, au nord-ouest de Pont-à-Mousson. Monument Historique, il aurait été pour certains historiens la dernière demeure de Jeanne d'Arc. Ce château est attachant, mais il a grand besoin d’un coup de frais.
Quand elle a acquis le château de Jaulny, en novembre 2020, la famille Pénétrat connaissait les avantages et les inconvénients d'un tel édifice. Classé Monument Historique depuis vingt-cinq ans, sa présence est due à un chevalier, Milon de Jaulny, qui l'a fait construire à la fin du XIe siècle.
Pour les amateurs du patrimoine, comme la famille Pénétrat, les avantages sont nombreux. Erigé sur une éminence qui surplombe le Rupt de Mad, ce château conserve en partie les caractéristiques des premiers donjons en pierre. Il assurait la ligne de défense de Prény, à l’Est, première capitale du duché de Lorraine.
D’après la tradition orale, Jeanne d'Arc aurait vécu ici pendant l’été pour la chasse
Le donjon du XIIe siècle, les remparts et les meurtrières sont pratiquement intacts. La cour est fermée par une belle grille attribuée à Jean Lamour. A l’intérieur, la salle de garde présente une importante collection d’armes dont deux couleuvrines retrouvées sur place.
En 1871, le maire de Jaulny raconte que son arrière-arrière-grand-père aurait caché dans le donjon avant la révolution, sur les ordres de Monsieur des Armoises, les portraits de Jeanne d'Arc et de son mari Robert des Armoises. Suite aux indications du premier magistrat de la commune, deux portraits en médaillon seront découverts au-dessus de la cheminée du XVe siècle.
"D’après la tradition orale, Jeanne d'Arc aurait vécu ici pendant l’été pour la chasse, je dis "tradition orale" parce qu’il n’y a pas de traces écrites", explique l'actuel propriétaire, Emmanuel Pénétrat. "Ensuite, elle se serait mariée avec un chevalier, Robert des Armoises."
Mussipontain et nancéien d’origine, Emmanuel Pénétrat est passionné d’histoire médiévale. Côté inconvénients, le nouveau propriétaire du château de Jaulny a conscience de l’étendue des travaux, qu’il ne réalisera sans doute pas de son vivant. "C’est un école d’humilité", ajoute-t-il. "N’étant pas un descendant de la lignée des Armoises, je me considère comme un veilleur."